Les élèves francophones progressent

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Publié 19/09/2006 par Aurélie Lebelle

À l’annonce des résultats de l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE), les conseils et écoles de l’Ontario ont de quoi se réjouir. Les pourcentages de réussite en lecture, écriture et mathématiques en 3e et 6e années et en mathématiques en 9e année sont en constante progression.

64% des élèves de 3e et 6e années atteignent ou dépassent la norme provinciale, moyenne à atteindre fixée par le gouvernement dans les trois matières. En 2002-2003, ils n’étaient que 54% à l’atteindre. Les deux conseils francophones de la région de Toronto remplissent très largement le contrat. Mais des résultats si positifs ne sont-ils pas tout simplement de la poudre aux yeux?

«Je suis ravie de ces résultats, a affirmé Sandra Pupatello, ministre de l’Éducation. Ils indiquent clairement que nous sommes sur la bonne voie pour appuyer chaque élève.» Le discours officiel frôle le meilleur des mondes à l’annonce des bons résultats de l’OQRE.

L’objectif fixé par le gouvernement de voir 75% des élèves atteindre ou dépasser la norme provinciale en lecture, écriture et mathématiques d’ici à 2008 est en très bonne voie.

Les résultats ne cessent d’augmenter et laissent présager un aboutissement favorable. Par rapport aux résultats de l’année précédente, les pourcentages d’élèves de 3e année dont le rendement a atteint ou dépassé la norme provinciale a nettement progressé puisque l’on est passé de 49% à 56% en lecture, de 68% à 72% en écriture et de 57% à 59% en mathématiques. Des résultats similaires se reproduisent dans les deux autres niveaux évalués.

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L’OQRE, une aide indispensable pour les écoles

Le rôle central de l’OQRE semble être admis par de nombreux professionnels de l’éducation. Depuis déjà 10 ans, l’OQRE effectue des tests à l’échelle provinciale qui servent d’outil d’amélioration aux niveaux individuel, des écoles et de la province.

«C’est évident que les données de l’OQRE servent de catalyseur pour inciter les discussions au niveau des écoles et aider les éducatrices et éducateurs à mettre l’accent sur les besoins d’apprentissage des élèves», explique Marguerite Jackson, directrice générale de l’OQRE.

Résultats très encourageants pour les élèves francophones

Au Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud les résultats surpassent les attentes du ministère en 6e année avec une moyenne de 74% pour les trois matières.

«C’est grâce au travail acharné avant tout des élèves et de tous les intervenants du Conseil depuis plusieurs années que nous connaissons une amélioration constante de nos résultats en 6e et 3e années» a indiqué le directeur de l’éducation du Conseil scolaire de disctrict catholique Centre-Sud, Bernard Lavallée.

Les résultats de la communauté francophone sont nettement au-dessus de la moyenne provinciale en littératie puisque 81% des élèves de langue française qui ont réalisé les tests ont atteint la norme provinciale.

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Le Conseil scolaire de disctrict du Centre-Sud-Ouest est même cité en exemple sur le site de l’OQRE. «Nous nous réjouissons du rendement de nos élèves», explique Gyslaine Hunter-Perreault, la surintendante de l’éducation du Conseil scolaire.

«Ces progrès notables résultent assurément de l’engagement des élèves, des efforts et des initiatives d’amélioration que nous avons mis en œuvre et qui ont fait partie de notre parcours pédagogique au cours des cinq dernières années.»

Les tests de l’OQRE, de la poudre aux yeux?

L’année passée, certains professeurs, correcteurs des tests et membres de l’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO) qui avaient préféré garder l’anonymat, avaient exprimé à L’Express leur scepticisme quant à la qualité des tests. «On est bon, mais on n’est pas si bon que cela, expliquait un professeur. Les tests sont beaucoup plus faciles cette année. On a augmenté le nombre de questions à choix multiples. Les grilles d’évaluation ont également été refaites. Elles sont maintenant beaucoup moins sévères. C’est en ce sens que les notes des élèves ont augmenté.»

Cette précision pose la question d’une adaptation des tests en faveur des élèves qui annihilerait alors totalement la crédibilité des résultats.

Paul Taillefer, président de l’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO), modère l’impact des tests de l’OQRE: «ces résultats sont dans l’ensemble encourageants et sont dus aux efforts du gouvernement pour la numératie et la littératie. Toutefois, les tests ne sont qu’une mesure du rendement des élèves et il est difficile de ne s’y fier totalement.» Il ajoute que les tests doivent être taillés sur mesure pour le public et que les élèves, qui ont évolué au fil des années, sont confrontés à un test qui évolue également pour «un meilleur reflet de leurs capacités».

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