Assange demande la fin de la chasse aux sorcières contre WikiLeaks

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Publié 16/08/2012 par David Stringer (The Associated Press)

à 20h06 HAE, le 19 août 2012.

LONDRES – Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, dans son premier discours public depuis qu’il s’est réfugié à l’ambassade de l’Équateur à Londres le 19 juin, a appelé dimanche les États-Unis à « cesser leur chasse aux sorcières » contre le site WikiLeaks.

Lors de son intervention depuis le balcon de l’ambassade, M. Assange a également remercié le président équatorien Rafael Correa pour « le courage dont il a fait preuve » en lui accordant l’asile politique, alors qu’il est notamment menacé d’extradition vers la Suède pour des accusations d’agressions sexuelles.

« Tant que WikiLeaks est menacé, la liberté d’expression est menacée, ainsi que la santé de toutes nos sociétés », a-t-il estimé, appelant les États-Unis à cesser toutes les poursuites à l’encontre de ses collaborateurs et de ses partisans, mais aussi des journalistes s’étant fait l’écho de leurs révélations, et à revenir aux valeurs fondatrices de la Révolution américaine.

Julian Assange a également appelé les Etats-Unis à libérer le soldat américain Bradley Manning, accusé d’intelligence avec l’ennemi pour avoir fourni des dossiers secrets vers WikiLeaks. L’homme est actuellement en attente de son procès.

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« C’est un héros, un exemple pour nous tous et l’un des plus grands prisonniers politiques du monde », a jugé le fondateur de WikiLeaks, soulignant que « mercredi, Manning a fêté son 815e jour de détention sans procès ».

« La répression est unie. La réaction doit absolument être unie et déterminée », a conclu Julian Assange, après avoir dénoncé plusieurs faits qu’il a jugé graves pour la liberté d’expression, dont la condamnation vendredi de trois membres du groupe russe Pussy Riot à deux ans de camp.

Peu avant l’apparition de Julian Assange au balcon, son défenseur, l’ancien juge espagnol Baltasar Garzon, a déclaré aux journalistes que le fondateur de WikiLeaks avait un « esprit combatif » et qu’il avait « chargé ses avocats de mener les actions judiciaires nécessaires à la protection des droits de WikiLeaks, les siens propres, et ceux de tous ceux qui font actuellement l’objet d’une enquête ».

M. Garzon a par ailleurs déclaré que l’Equateur envisageait de porter l’affaire devant la Cour internationale de justice de La Haye pour contraindre le Royaume-Uni à délivrer à Julian Assange un sauf-conduit afin qu’il quitte le pays. Quito a accordé jeudi l’asile politique à l’Australien âgé de 41 ans, réfugié dans l’ambassade pour éviter son extradition de Grande-Bretagne vers la Suède pour des accusations d’agressions sexuelles.

Plus tard dimanche, les ministres des Affaires étrangères des 12 pays membres de l’Union des nations sud-américaines ont dénoncé les menaces britanniques, émises la semaine dernière, d’entrer de force dans l’ambassade de l’Equateur à Londres et de procéder à l’arrestation de M. Assange.

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Cependant, la brève déclaration des ministres n’a pas appuyé la décision de l’Équateur d’accorder l’asile politique à M. Assange.

Les ministres ont condamné «la menace de l’usage de la force entre États» et réitéré «le droit des États à accorder l’asile politique».

Les ministres ont également pressé les parties impliquées à «emprunter la route du dialogue et des négociations directes» afin d’en arriver à une entente qui convient à tous afin de dénouer l’impasse.

Les autorités américaines souhaitent également juger le trublion d’Internet pour la publication de câbles diplomatiques et documents militaires secrets en 2010. C’est dans ce contexte que deux Suédoises avaient accusé cet homme d’agression sexuelle.

L’Equateur estime qu’il pèse sur Julian Assange une menace réelle de persécution politique ainsi que d’extradition vers les Etats-Unis, a expliqué son ministre des Affaires étrangères, Ricardo Patino. Selon lui, le fondateur de WikiLeaks ne bénéficierait pas dans ce pays d’un procès équitable et il risquerait la peine de mort.

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