Décès de Louis-Joseph Papineau

Il y a 135 ans

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Publié 19/09/2006 par Paul-François Sylvestre

La pensée et les gestes d’éclat de Louis-Joseph Papineau ont marqué pendant une bonne partie du XIXe siècle l’histoire politique du Bas-Canada. Cet homme a inspiré aussi bien que conduit les luttes qui opposèrent les parlementaires au pouvoir colonial anglais et qui aboutirent à un régime parlementaire basé sur la souveraineté populaire.

Né à Montréal le 7 octobre 1786, Louis-Joseph Papineau étudie en droit, mais s’oriente vite vers la vie politique. Il entre à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada (Québec) en 1808, et en est élu président dès 1815. Refusant d’être nommé en 1820 au Conseil exécutif par le gouverneur Dalhousie, il préfère poursuivre son combat contre les excès du pouvoir colonial. Ainsi, en 1822, il dirigea avec John Neilson une délégation de l’Assemblée du Bas-Canada à Londres, munie d’une pétition de 60 000 signatures pour y défaire le projet d’union des deux Canada. En 1826, il prend la tête du Parti patriote.

Papineau est un libéral convaincu de la nécessité d’une séparation réelle de l’Église et de l’État; il patronne aussi en 1831 une loi qui établit la pleine égalité politique des Juifs. Puissant tribun à l’éloquence redoutable, Papineau devint après 1830 l’objet d’un véritable mythe.

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Il symbolise, selon l’historien Fernand Ouellet, «le patriotisme, le désintéressement, la force, l’énergie et le courage». Sa carrière prend un tour tragique après l’échec des insurrections patriotes de 1837 et de 1838, qui le pousse à l’exil aux États-Unis, puis en France en 1839, avant de revenir au pays en 1845, après une amnistie.

Élu de nouveau à la Chambre d’assemblée en 1847, il y siège jusqu’en 1854. Si avant les événements de 1837-1838 Papineau était parvenu à exprimer les aspirations démocratiques de tout un peuple, qui l’avait porté au pouvoir en 1834 avec 95% des suffrages, il ne réussit pas à retrouver, après 1845, l’ascendant et l’audience d’avant son exil. Il se retire dans son manoir de Montebello, sur la rive nord de la rivière des Outaouais, où il s’éteint le 23 septembre 1871. Il a laissé son nom à un village, à plusieurs écoles et à nombre de rues.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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