Il ne faut pas confondre: «97% du Groenland a fondu» et «de la glace fond sur 97% de la calotte glaciaire du Groenland». Le premier événement serait impossible en un seul été. Le second se produit environ une fois par 150 ans. En fait, chaque été, une partie de la surface de glace du Groenland — comme du reste de l’Arctique — fond. Et dès septembre, l’hiver commence à reprendre ses droits. L’annonce de la NASA, qui a tiré la sonnette d’alarme dans tous les médias la semaine dernière, était donc en partie vraie: 97%, c’est un chiffre énorme.
Quelques-uns ont blâmé la NASA elle-même, puisque c’est elle qui a lancé le bal: les deux photos accompagnant le communiqué (ci-contre) avaient un côté indéniablement dramatique, avec l’utilisation du rouge pour désigner toutes les zones où, en l’espace de seulement 4 jours (les 8 et 12 juillet), la température s’était retrouvée au-dessus du point de congélation.
Il faut toutefois rappeler que la calotte glaciaire du Groenland fait quelque 3000 mètres d’épaisseur. Que 97% de la surface de cette glace soit transformée en neige mouillée, c’est un événement rare, mais ce n’est pas 97% de l’ensemble de la glace recouvrant l’île.
Autrement dit, ce qu’il aurait fallu écrire, c’était que le Groenland a vécu cet été un amincissement de 97 % de sa calotte glaciaire. Il n’y a qu’à proximité des côtes que la fonte entraîne un déchargement d’eau dans l’océan qui soit visible à l’œil nu. Dans ce contexte, le détachement du glacier Petermann, le 16 juillet, est un événement séparé, qui pourrait avoir été accéléré par cet été exceptionnellement chaud, mais qui était aussi en préparation depuis des années.
