Depuis les attentats du 11 septembre 2001, qui ont inauguré la «Guerre contre le terrorisme», la religion des immigrants musulmans ainsi que leur intégration au sein des sociétés occidentales est sujette à de nombreux débats. Cet enjeu en France et au Canada était au cœur d’une rencontre organisée par le consulat de France à la Munk School of Global Affairs de l’Université de Toronto le 8 juin. Des chercheurs canadiens et français présentaient leurs recherches portant un intérêt particulier aux populations qui peuvent rencontrer «des obstacles dans leurs trajectoires du fait de leur origine ou de leur apparence physique.»
Marc Trouyet, consul général de France à Toronto, parle «d’avantage compétitif» au sujet de la diversité et le multiculturalisme du Canada. Une comparaison qui suggère qu’en France, l’intégration des musulmans ne séduit pas autant.
L’enquête de Patrick Simon, de l’Institut national d’études démographiques (INED), propose une reformulation des problématiques autour de la question des discriminations. Il s’intéresse au niveau de tolérance des diverses religions en France, ainsi qu’au problème que pose la visibilité de l’Islam sur la place publique et au sein des institutions.
Noms à connotation musulmane
Nous apprenons notamment que le recensement des musulmans en France est fait (par les utilisateurs des données) en fonction des noms à connotations arabes, pas à partir de questions précises sur la religion des répondants, puisque de telles questions restent taboues. On estime ainsi que 8% de la population française est musulmane.
Dans les pays anglo-saxons, comme les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, on enregistre très régulièrement des informations sur la race, l’origine ethnique et la religion des gens par le moyen du recensement.