C’est une fable, nous explique Patrice Sauvé, assis confortablement dans une suite de l’hôtel Intercontinental à Toronto. À ses côtés, François Létourneau, renchérit: «Le scénario n’est pas réaliste ou naturaliste. C’est l’histoire d’une journée complètement folle. On n’est pas dans la réalité.»
Les deux acolytes, Patrice Sauvé à la réalisation et François Létourneau à la scénarisation, ont choisi le festival international du film de Toronto pour lancer leur long-métrage Cheech.
Mais bien avant d’être projeté sur grand écran dans les salles torontoises, Cheech est né sur les planches du théâtre La Licorne à Montréal en 2003. Conquis par les personnages et l’univers débridé créé par l’auteur François Létourneau (Les Invincibles), Patrice Sauvé (La Vie, La Vie; Grande Ourse) propose à l’auteur d’en faire une adaptation cinématographique.
«J’ai écrit la pièce assez rapidement. Ça a été une écriture instinctive. Un jet écrit en trois mois, explique François Létourneau. Mais j’ai travaillé plus de deux ans sur le scénario.» Les personnages sont sensiblement les mêmes, mais l’histoire, elle, renaît à nouveau sous la plume de Létourneau.
«C’était clair dès le début qu’on voulait amener cette histoire-là ailleurs. La trame narrative demeure sensiblement la même, mais elle est racontée d’une autre façon.» D’une histoire racontée en désordre chronologique, la structure dramatique retrouve sa linéarité. L’histoire a donc dû être peaufinée. «Au théâtre, on peut tourner les coins plus ronds. Les mots sont beaucoup plus importants», explique le scénariste, interrompu par Sauvé qui complète sa pensée. «Au cinéma, il y a une distance, un écran, contrairement au théâtre. Donc il faut que ce qui se passe, aussi capoté que ça puisse être, demeure plausible.»