Le commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser, s’est dit déçu de voir la réaction de «plusieurs politiciens provinciaux et fédéraux» (néo-démocrates, bloquistes et péquistes, pour ne pas les nommer) à l’annonce des subventions appuyant des projets des communautés anglophones du Québec.
Dans une lettre ouverte adressée à plusieurs médias le 20 juillet, M. Fraser conteste leur prémisse selon laquelle les groupes bénéficiaires de ces subventions sont voués à la promotion de l’anglais aux dépens du français.
Cela semble démontrer «une incompréhension profonde de la réalité des communautés minoritaires anglophones du Québec», écrit-il.
«Il existe une différence fondamentale entre la montée incontestable de l’anglais, une langue internationale de communication utilisée par l’industrie, le commerce, les chercheurs et les touristes, et les besoins très réels des gens faisant partie des communautés anglophones du Québec. En effet, il n’est pas rare d’entendre les leaders de ces communautés souligner que l’anglais n’est pas menacé au Québec, mais que les communautés anglophones le sont.»
Le commissaire estime que le poète et ancien député péquiste Gérald Godin «avait bien compris cette distinction», indiquant que la communauté anglophone minoritaire ne représentait aucune menace pour le français. «Selon lui, la pression venait d’ailleurs. Après trois décennies, l’impact de la mondialisation démontre à quel point il avait raison.»