Un homme svelte, la cinquantaine finissante, aux cheveux noirs et lunettes fines, entre dans la suite du Manulife Center, le sourire aux lèvres. Le regard attiré par les délicieux muffins, il s’empresse d’en grignoter un. «À la carotte, ce sont les meilleurs!» s’exclame-t-il enjoué. Patrice Leconte est le réalisateur français du film Mon meilleur ami, sélectionné pour le festival international du film de Toronto dans la catégorie gala. À l’origine de nombreuses comédies à succès, comme la trilogie du film culte Les bronzés, le réalisateur revient sur le devant de la scène cinématographique avec une comédie sur l’amitié.
En aparté, l’homme dégage une pointe de timidité mais l’expression sympathique de son visage ne disparaît pas. Lorsqu’il évoque l’atmosphère du tournage, il insiste pour que «tout soit léger comme du champagne». «Je veux que l’on fasse le travail sérieusement mais que l’on ne se prenne pas au sérieux. J’espère toujours que cette humeur sur le tournage qui est si importante transparaîtra à l’écran.»
La veille, le public découvrait Mon meilleur ami en première mondiale. «C’était la vraie première projection dans le monde, explique-t-il, et c’est plus important que jamais.» L’accueil torontois a visiblement été à la hauteur. Une lueur de joie passe dans le regard du réalisateur à l’évocation de la soirée.
«Hier, c’était vraiment une soirée formidable, pas seulement parce que les gens vous applaudissent mais pendant la projection, on sent quand une salle suit un film, il y a quelque chose de palpable dans l’air et là ils suivaient le film au centimètre.»
Patrice Leconte est un habitué du festival puisque Mon meilleur ami est son cinquième film sélectionné. «Il n’y a pas de réelle pression, de jury, d’enjeux faramineux. Si ce n’est que si le film est un peu remarqué ici, c’est très important pour l’Amérique du Nord.» Le professionnel souligne avec délicatesse les enjeux du festival: bien que l’atmosphère soit définitivement détendue, l’aspect commercial n’en est pas moins présent.