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La Trilogie de Figaro au Summer Opera Lyric Theatre

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Publié 31/07/2012 par Annik Chalifour

Le Summer Opera Lyric Theatre (SOLT) de Toronto, programme d’été de formation conçu pour les jeunes chanteurs d’opéra, célèbre ses 27 ans d’existence cette année.

À cette occasion, le SOLT propose une programmation estivale unique selon son directeur et fondateur Guillermo Silva-Marin: La Trilogie de Figaro d’après les trois pièces de théâtre révolutionnaires de Beaumarchais.

Le Barbier de Séville de Rossini et Le Mariage de Figaro de Mozart sont présentés en anglais. Le dernier opéra et le plus méconnu, La Mère Coupable de Darius Milhaud, est joué dans sa version originale française avec surtitres en anglais.

«Je suis particulièrement ravi de la saison SOLT 2012», a déclaré Guillermo Silva-Marin contacté par L’Express. «À ma connaissance, c’est la première fois que ces trois opéras seront présentés ensemble.»

Le SOLT a été fondé dans le but de promouvoir l’éducation musicale et dramatique au Canada, en mettant en vedette des jeunes artistes à travers un répertoire lyrique varié, novateur et stimulant.

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Depuis 1986, Guillermo Silva-Marin dirige les chanteurs de la relève grâce à une formation intensive de huit semaines de cours axée sur le développement du caractère dans l’opéra à travers le texte et la musique, culminant avec la présentation d’une œuvre.

La Trilogie de Figaro incluant quatre représentations de chacun des trois opéras, a débuté vendredi 27 juillet pour se poursuivre jusqu’au 5 août. Les spectacles se déroulent au Théâtre Robert Gill de l’Université de Toronto, à 14h en matinée et le soir dès 20h.

On peut se procurer les billets par téléphone 416-978-7986 (Théâtre Robert Gill) du lundi au vendredi de 13h à 17h ou les soirs des spectacles.

Mouvement scénique

Les programmes du SOLT combinent l’apprentissage et l’exécution dans un environnement qui reflète le monde professionnel de l’opéra d’aujourd’hui.

«Les chanteurs d’opéra contemporains qui réussissent leurs carrières, sont ceux qui maîtrisent également les arts du théâtre, la danse, la présence sur scène», a réitéré le directeur.

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«Des questions telles que l’impulsion créatrice, les techniques de théâtre et le mouvement scénique sont à la base de la formation», a précisé Guillermo Silva-Marin.

«Cette année les 36 participants proviennent de diverses villes, conservatoires et d’universités partout au Canada, y compris des professionnels déjà inscrits dans l’arène nationale et internationale.»

Rappelons que plusieurs anciens stagiaires, dont Marc Boucher, Jennifer Chamandy, Frédérique Vézina, Joshua Hopkins, David Pomeroy, Eric Shaw, Joseph Kaiser, Nora Sourouzian, Michele Bogdanowicz, Krisztina Szabo, jouissent actuellement d’une pleine ascension de carrière tant au pays qu’à l’étranger.

Bel Canto, classique et contemporain

Avec la Trilogie, le public aura la chance d’assister à trois spectacles empruntant des styles de chants et musiques tout à fait différents.

«Le Bel Canto placé au centre du chef-d’œuvre de Rossini, suivi du chant classique dans Le Mariage de Figaro, inspiré de la sublime musique de Mozart, puis la musicalité plus contemporaine, subtilement romantique, dans La Mère coupable de Darius Milhaud (1966)», a détaillé M. Silva-Marin.

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Dans La Mère coupable, Beaumarchais a osé prolonger le roman de la famille Almaviva à l’avance de son temps; l’histoire incitait le public de l’époque à réfléchir sur des thèmes sociaux encore tabous.

On découvre 20 ans plus tard que Léon, le fils de Rosine (la mère coupable), est le fruit d’amours anciennes hors mariage. Léon est épris de Florestine qui, elle aussi, est fille naturelle du comte Almaviva.

Se présente Bégearss, un intrigant, qui cible la fortune du comte en voulant épouser Florestine et repoussant Rosine. Figaro réussit à démasquer le scélérat.

Un opéra hors des sentiers battus

«L’opéra conclut l’histoire de la saga familiale Almaviva en une étonnante synthèse de l’évolution des générations, couplée d’une contemplation douce-amère sur la résilience, sort de la vieillesse», selon Guillermo Silva-Marin.

Beaumarchais écrit dans la préface de La Mère coupable: «Les deux premières époques ne semblent pas, dans leur gaité légère, offrir de rapport avec la profonde et touchante moralité de la dernière.»

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Un programme d’opéras extraordinaires avec de grandes possibilités pour l’étude des rôles et l’avancement de carrière, a rappelé Guillermo Silva-Marin.

Les rôles-titres dans La Mère coupable sont interprétés par la soprano Xin Emily Ding (Rosine Almaviva), le baryton Stuart Grahanm (comte Almaviva), le ténor Avery Krisman (Léon), la soprano colorature Irina Medvedeva (Florestine).

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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