Les Misérables encore tristement actuels

Victor Hugo revisité par le Théâtre Smith-Gilmour

Michèle Smith et Dean Gilmour
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Publié 05/06/2017 par Lila Mouch

Le théâtre Smith-Gilmour, de Toronto, revisite Les Misérables de Victor Hugo, la plus grande oeuvre du plus grand écrivain français. Plus de 150 ans après sa création, Michèle Smith et Dean Gilmour considèrent que cette condamnation de «la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit» reste tristement actuelle.

Un premier jet de leur adaptation des Misérables (en anglais) sera joué deux week-ends durant le mois de juin, du 9 au 11 et du 16 au 18, au Théâtre Studio Factory, 125 rue Bathurst.

La metteure en scène Michèle Smith considère qu’il faut mettre en lumière ce texte qui, «avec les temps qui courent, s’avère contemporain». Ils veulent remettre à l’honneur les valeurs de Liberté, Égalité et Fraternité qui, selon eux, «sont très contestées aujourd’hui».

Répétition de la pièce Les Misérables de Victor Hugo, avec Dean Gilmour à droite) dans le rôle de Jean Valjean.
Répétition de la pièce Les Misérables de Victor Hugo, avec Dean Gilmour (à droite) dans le rôle de Jean Valjean.

Retravailler pour la scène les cinq tomes de l’œuvre nécessite un travail colossal. «L’écriture de Victor Hugo est incroyable!» Les Misérables est une saga articulée autour de plusieurs époques, dans ce XIXe siècle en proie aux désordres sociaux où les personnages sont emplis de douleurs et d’espérances. Le spectacle est en anglais, mais certaines parties musicales seront jouées en français: des musiques actuelles contrastant avec une mise en scène d’époque.

Six acteurs joueront les rôles du célèbre Jean Valjean (Dean Gilmour), Cosette, Fantine, Gavroche, Éponine, Marius et Javert… Un peuple de misérables aux abois, qui se soulève pour défendre un idéal.

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Les Misérables seront travaillés pendant l’année après ces deux représentations du mois de juin, en vue d’un futur spectacle complet l’année prochaine.

Répétition des Misérables avec Benjamin Muir et Maddie Bautista.
Répétition des Misérables avec Benjamin Muir et Maddie Bautista.

«L’amour, bien sûr»

L’amour et la compassion sont deux thèmes récurrents dans cette pièce. Pour Michèle Smith, «ce qu’écrit Hugo est très charnel, ce n’est pas un amour abstrait. C’est l’amour pour l’égalité, pour la liberté et la fraternité». Fantine représente l’amour maternel et son sacrifice pour son enfant. La relation père-fille entre Valjean et Cosette, l’histoire entre Marius et Cosette, «c’est l’amour sous toutes ses formes».

Un autre parti pris est d’avoir créé un personnage à la fois Gavroche et Éponine, composé à la fois des émotions et sentiments des deux personnages, joués par le même comédien.

Un autre aspect que soulève cette adaptation est que «chacun peut changer à n’importe quel moment de sa vie». D’après Michèle Smith, «ce n’est pas une seule action passée qui définit un homme. Jean Valjean est devenu bon, ce qui prouve que la générosité n’est pas réservée à une seule classe sociale.»

Originaire de France, Michèle Smith a notamment étudié à l’école de Jacques Lecoq où elle a rencontré le Canadien Dean Gilmour. Ils ont fondé le Théâtre Smith-Gilmour à Toronto il y a maintenant 32 ans. Le couple enseigne au Collège Humber.

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L’oeuvre de Victor Hugo représente bien «ce que nous essayons de transmettre aux étudiants», dit-elle. «Nous voulons que les jeunes se battent pour leurs idées.»

Smith gilmour

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