Ce n’était certes pas le désert… Affluence il y avait aux abords du Palais des festivals. Mais en moindre nombre. Pas cette foule grouillante et compacte qui orchestre d’habitude, derrière les barricades, la fameuse montée des marches. Résilients, ces badauds refusant la peur et bien décidés de continuer à vivre.
Saluons les organisateurs du Festival. En dépit des menaces qui pèsent sur le pays plus que jamais en état d’urgence, ils ont fait en sorte que cette 70e célébration se déroule avec classe et dignité. Dès le premier soir, les festivaliers furent conviés à une grande fête de bienvenue sur une plage, à proximité du Palais des festivals. Conviviale, sans extravagance, cette mise en route contribua à chasser les légitimes appréhensions.
Tapis rouge et mitraillettes…
En personne et sur les écrans, des myriades d’étoiles, véritable feu d’artifice de beauté et de talent, ont animé notre quotidien pour ce 70e anniversaire du grand prince des festivals: Catherine Deneuve, Charlotte Gainsbourg, Nicole Kidman, Isabelle Huppert, Dustin Hoffman, Juliette Binoche, Lambert Wilson, Marion Cotillard, Colin Farrell, Jessica Chastain, Clint Eastwood, Uma Thurman, Javier Bardem, plus trente pages au moins, d’un annuaire des artistes dont les noms, affichés aux marquises des cinémas, sont garants de succès aux guichets.
Vedettes par centaines, policiers par milliers. Somptueuses tenues de soirée, uniformes variés, créatures de rêve paradant sur le tapis rouge, forces de l’ordre partout déambulant mitraillette au poing, étrange réalité ressemblant bizarrement à la fiction qui nourrit le quotidien du festivalier.
Dans les rues, sur la célèbre Croisette bordée par la grande bleue, rue d’Antibes, la très chic artère aux boutiques de rêves, festival de la jambe… Expliquons: la mode, suivant sans doute la vague internationale de restrictions budgétaires, a réduit le «couvrebas-du-corps» à sa plus simple expression: le mini-short féminin. D’où hyper exposition des membres inférieurs. Un peu de légèreté bienvenue.