L’effet papillon – le battement d’ailes qui finit par créer une tornade – illustre bien les conséquences du comportement du célèbre dragueur Dom Juan.
C’est ce que nous explique Joël Beddows, le directeur artistique du Théâtre français de Toronto, qui monte cette pièce de Molière qui dénonce surtout l’hypocrisie, du 10 au 28 mai au Berkeley Street Théâtre.
Interprété ici par Pierre Simpson, bien connu de l’auditoire du TfT, Dom Juan idéalise le matérialisme, la débauche et l’impiété. C’est un épicurien qui vit dans l’instant, toujours en quête de son plaisir égoïste et qui ne se soucie jamais de l’avenir. Dom Juan veut être libre d’aimer les femmes tout le temps et comme il l’entend. Cet homme, qui ose affronter la mort et Dieu, est également un maître du langage qui impressionne par ses beaux discours.
Sganarelle
Le mythe de Dom Juan a permis plusieurs interprétations dans le passé. «D’ailleurs le protagoniste principal de cette pièce pour moi est Sganarelle», indique Joël Beddows. «On le voit naviguer dans les rebondissements de la pièce. Comment essaie-t-il de survivre aux exploits de son maître? La pièce commence avec Sganarelle et se termine avec lui.»
Molière considérait que l’hypocrisie et la sournoiserie paralysaient la société de son temps (17e siècle). C’est le thème controversé qu’il explorait déjà dans Tartuffe et les Fourberies de Scapin.