«Qui est Alfred Évanturel?» me demanderez-vous. «Un pionnier franco-ontarien de la scène politique», vous répondrai-je. Mais aussi un grand oublié de notre histoire… jusqu’à ce que l’Association canadienne-française de l’Ontario, régionale de Prescott-Russell, crée le Prix Alfred-Évanturel, en 2004, pour reconnaître la contribution exceptionnelle envers la francophonie d’une personnalité occupant ou ayant occupé un poste d’élu.
Francis Eugène Alfred Évanturel est le petit-fils de François Évanturel, qui servit dans l’armée de Napoléon Bonaparte, et fils aîné de l’honorable Alfred Évanturel, qui fut ministre de l’Agriculture sous l’administration Macdonald-Sicotte en 1862.
Le jeune Alfred voit le jour à Québec le 31 août 1849. Ses études le conduisent au Séminaire de Québec et à l’Université Laval, Avocat dans la vieille capitale puis dans la capitale fédérale, Me Évanturel épouse Louisa Lee en 1873 et décide de pratiquer le droit à Alfred, dans le comté de Prescott (Est ontarien).
Alfred Évanturel devient rédacteur du journal L’Interprète et tente sa chance en politique provinciale lors du scrutin de 1883. Défait par seulement 33 voix, il revient à la charge et se fait élire député de Prescott le 28 décembre 1886. Lorsqu’il prend la parole à l’Assemblée législative, le 2 mars 1887, il affirme: «Quand l’Union de 1841 entra en vigueur, les députés du Bas-Canada vinrent dans l’enceinte de cette Chambre. Mon père et l’actuel premier ministre étaient alors de jeunes politiciens; les députés canadiens-français avaient le droit de s’exprimer dans une langue qu’on ne me permet pas de parler.»