L’icône québécois Michel Tremblay, prolifique dramaturge et romancier, également conteur, traducteur, adaptateur, scénariste de films et de pièces de théâtre, parolier, était de passage à la bibliothèque Northern District, Eglinton/Yonge, jeudi 24 mai. En compagnie de la traductrice littéraire chevronnée Sheila Fischman, l’auteur a échangé avec le public quant aux défis de la traduction de ses œuvres en joual québécois vers la langue anglaise.
Le célèbre auteur a démarré la soirée en lisant un extrait de son 26e roman, La traversée du continent, ayant de particulier qu’il évoque un chapitre de la vie de sa mère qu’il n’a jamais connue, suivi du même texte lu en anglais par sa traductrice Sheila Fischman.
«La grande force de Michel Tremblay, c’est de faire parler les gens ordinaires, celles et ceux qui sont absents des médias et du grand écran», selon Mme Fischman. La traductrice œuvrant avec Tremblay depuis la fin des années 70 le connaît bien, «peut-être mieux que lui-même.»
Sheila Fischman qui lit Tremblay et l’interprète depuis trois décennies parvient à transmettre l’esprit de son œuvre, à la rendre accessible selon l’auteur. «Sheila réussit à restituer dans sa langue [anglaise] le chant de quelqu’un d’autre. Elle est indéniablement dotée d’un talent créateur.»
Quand on lit une œuvre dans une autre langue que la sienne, il est fort possible que l’on perçoive les choses selon nos propres lunettes culturelles qui peuvent différer de celles de l’auteur. Comment Sheila Fischman, anglophone d’origine, en est-elle arrivée à pouvoir capter les multiples nuances et subtilités du joual québécois?