Un million $ pour le soutien des femmes battues

Dans la continuité des actions engagées depuis 2003, le gouvernement McGuinty vient d’annoncer le déblocage de fonds supplémentaires destinés à renforcer les services et mécanismes de soutien destinés aux femmes battues et à leurs enfants en Ontario. Un geste qui, cette fois, est clairement destiné aux femmes francophones de la province.

Un million de dollars. C’est la somme qu’a décidé d’injecter l’autorité provinciale dans son budget destiné au Plan d’action contre la violence familiale. Un investissement qui vient s’ajouter à un budget initial de 68 millions $, et qui aura pour principal effet de favoriser le soutien des Ontariennes dans les deux langues officielles du pays.

La moitié des fonds seront destinés au programme d’appui transitoire et de soutien au logement (520 000 $), qui permet à ces femmes de trouver plus facilement un logement, ainsi qu’une base juridique pour entamer des procédures en cas de violences conjugales. Un programme actuellement financé à hauteur de 900 000 $ par le gouvernement.

250 000 $ seront également alloués à la pérennisation du numéro de téléphone sans frais 1-877-FEMAIDE, qui offre aux femmes battues un soutien psychologique mais aussi logistique. Une ligne téléphonique qui devrait désormais être accessible à toute heure, sept jours sur sept.

Une enveloppe de 150 000 $ sera pour sa part consacrée au financement d’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes, qui coordonne les actions des services en français de prévention de la violence dans tout l’Ontario. Une aide étalée sur trois années, qui visera à assurer la continuité des services déjà en place, ainsi qu’à élaborer un plan stratégique pour améliorer davantage les services offerts aux femmes francophones.

Enfin, 50 000 $ seront accordés à la commande d’une étude gouvernementale sur les besoins des centres de refuge pour les femmes francophones de Hamilton et Toronto. Des recherches dont les premiers résultats sont attendus d’ici la fin de -l’automne.

Des investissements qui, selon la ministre des Services sociaux et communautaires Madeleine Meilleur, permettront «aux organismes desservant les femmes francophones de rendre plus accessibles leurs services pour qu’un plus grand nombre de femmes et d’enfants, y compris ceux qui vivent dans des collectivités plus petites de la province, puissent en bénéficier».

Un point de vue évidemment partagé par les associations locales de lutte contre les violences conjugales, qui sont confrontées au quotidien à ces réalités. Tatjana Sekulic, directrice générale d’Oasis Centre des femmes à Toronto, se réjouit de ce premier pas en avant: «Évidemment, c’est très positif. La ministre a saisi tous les enjeux de ce combat et nous donne véritablement les moyens de faire avancer les choses. Dans la région, nous avons une demande très forte, et il était nécessaire d’obtenir un soutien pour continuer à proposer ces services. Avec ce financement, nous pourrons même améliorer certaines de nos activités.» Une référence notamment à la ligne téléphonique FEMAIDE, qui est rapidement devenue un outil indispensable de la lutte contre la violence conjugale.