Colmar, charmante ville de l’Alsace, mérite bien une visite cette année, non seulement parce qu’elle est au point de départ ou d’arrivée de plusieurs circuits des célèbres vignobles alsaciens… et de leurs caves, mais parce qu’en plus de son charme, elle célèbre en son musée un chef d’œuvre de l’art commencé il y a 500 ans: le retable d’Issenheim.
Il est bon de préciser d’abord ce que l’on entend par retables. Il s’agit d’œuvres artistiques religieuses, installées dans les églises, qui apparaissent au XIe siècle. On aurait alors modifié la position du célébrant qui faisait face au public durant les messes, pour le mettre de l’autre côté, le dos au peuple.
On aurait alors jugé bon de placer des décorations religieuses évocatrices de l’autre côté de l’autel, derrière celui-ci, retro tabula en latin, qui donne le mot français retable. Un retable comprend classiquement trois parties: un couronnement, une prédelle et une partie centrale. Le couronnement est la partie supérieure d’un retable; la prédelle en est la partie inférieure, peinte ou sculptée, divisée ou non en plusieurs panneaux; la partie centrale constitue la caisse ou huche.
La partie centrale peut être peinte ou sculptée et comporter un seul élément, c’est un monoptyque, deux panneaux de même taille, dans le cas d’un diptyque, ou plusieurs panneaux, s’il s’agit d’un polyptyque. Un retable comprenant un panneau central et deux volets fixes ou repliables est un triptyque.
Issenheim
Issenheim est un village situé à une vingtaine de kilomètres de Colmar qui, depuis les années 1300, possédait une commanderie de l’ordre religieux de Saint Antoine ou ordre des Antonins.