Un mois sans alcool: bon pour la santé

Le mécanisme par lequel la consommation d'alcool préviendrait le rhume est encore mal compris... si même ce serait vrai.
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Publié 09/02/2017 par Ève Beaudin

Depuis quelques années, les défis «un mois sans alcool» gagnent en popularité. Les raisons invoquées par les participants sont multiples: réfléchir à sa consommation, perdre des kilos, avoir plus d’énergie, donner une pause à son foie, mieux dormir, économiser de l’argent, se sentir mieux et soutenir une cause.

Une petite expérience menée en 2013 par le magazine britannique New Scientist a fait couler beaucoup d’encre. Voyant que la littérature scientifique sur les bienfaits potentiels d’un mois sans alcool était inexistante, 14 journalistes se sont soumis à différents tests, dont des échographies et des prises de sang.

Quatre d’entre eux ont continué de boire comme à l’habitude et dix n’ont pas consommé d’alcool pendant cinq semaines.

Le sang et le foie

À la fin du défi, alors que le bilan sanguin de ceux qui avaient continué de boire était similaire, on pouvait observer, chez ceux qui n’avaient pas bu, une baisse moyenne de 16% de leur glucose sanguin et de 5% de leur cholestérol dans le sang. Les échographies de leur foie révélaient aussi une baisse de 15% de graisse hépatique.

Les médecins qui supervisaient cette expérience, dont le Dr Kevin Moore, ont été très étonnés d’observer des résultats aussi importants chez les participants, par ailleurs considérés comme des buveurs «normaux» selon les recommandations officielles.

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En 2015, le Dr Moore a reproduit l’expérience avec un échantillon de 102 personnes, obtenant des résultats similaires. Ce qui a fait dire au chercheur, dans une entrevue au New Scientist, que si quelqu’un avait un produit de santé qui arrivait à ces résultats en seulement un mois, il ferait un fric fou!

La recherche portant sur un seul mois d’abstinence est mince, mais les résultats de ces deux études viennent s’ajouter à d’autres conclusions qu’on peut tirer du reste de la littérature médicale.

Perte de poids

Couper dans l’alcool représente un déficit calorique qui peut se traduire en perte de poids… à condition bien sûr de ne pas compenser en buvant des boissons plus caloriques ou en mangeant davantage.

Si on se fie au calculateur de la Fondation Jean-Lapointe, une femme qui s’en tient à 10 verres de vin par semaine aura bu près de 5000 calories à la fin du mois.

Meilleur sommeil

Ceux qui prennent une pause d’un mois auront un sommeil plus réparateur, selon une méta-analyse publiée en 2013.

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Même si plusieurs utilisent l’alcool comme un moyen de s’endormir rapidement, il a en effet été clairement démontré que la qualité du sommeil en souffre. L’alcool perturbe les stades 3 et 4 du sommeil, même chez les buveurs légers et modérés.

On a donc une moins bonne récupération physique et mentale quand on a bu.

Modération

Des chercheurs en psychologie de l’Université du Sussex ont suivi 900 participants d’un défi sans alcool après leur expérience. Six mois plus tard, 72% avaient maintenu leur consommation à la baisse et 4% n’avaient pas recommencé à boire.

Les participants disaient aussi avoir développé des mécanismes pour refuser l’alcool dans des occasions sociales ou pour éviter d’en boire quand ils se sentaient préoccupés ou anxieux.

Il est établi depuis longtemps que l’alcool bu en excès est néfaste pour la santé. Et il semble que la consommation modérée pourrait avoir des effets positifs., Alors, si vous faites ce genre de défi et que vous recommencez à boire après un mois, n’oubliez pas la vieille maxime: la modération a bien meilleur goût!

Auteur

  • Ève Beaudin

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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