Des aspirants soldats haïtiens refuse de quitter les casernes

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Publié 25/04/2012 par Evens Sanon (The Associated Press)

à 18h34 HAE, le 24 avril 2012.

PORT-AU-PRINCE, Haïti – Les hommes armés qui réclament la restauration de l’armée haïtienne refusent de se disperser et de quitter les anciennes bases militaires qu’ils occupent, ont déclaré les leaders du groupe mardi, malgré les demandes répétées du gouvernement en ce sens.

Lors d’une conférence de presse dans une ex-caserne militaire en périphérie de la capitale haïtienne, plusieurs vétérans de l’armée démantelée en 1995 ont déclaré que les autorités haïtiennes n’avaient pas respecté leur promesse de les mettre à la barre d’une force intérimaire jusqu’à ce que l’armée soit officiellement rétablie.

«Nous avons décidé de ne pas céder», a dit l’ancien sergent Larose Aubin, accompagné d’un groupe hétéroclite d’anciens soldats et de jeunes recrues. «Nous n’allons pas continuer à faire des conférences de presse.»

Larose Aubin et d’autres anciens officiers de l’armée haïtienne ont commencé à recruter des hommes et quelques femmes il y a un an dans l’espoir que l’armée soit rétablie. Le président Michel Martelly a alimenté leurs espoirs en affirmant pendant sa campagne, puis dans ses fonctions présidentielles, qu’il avait l’intention de restaurer l’armée en Haïti, une promesse qui s’est butée à l’opposition des ambassades occidentales.

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Le gouvernement haïtien a plusieurs fois ordonné aux anciens soldats et à leur partisans, qui seraient environ 3500, de quitter les bases où ils se sont installés il y a plusieurs mois, mais les autorités n’ont entrepris aucune action concrète pour les déloger. Depuis, les aspirants soldats circulent dans le pays à bord de camionnettes et transportent des armes, comme s’ils étaient en patrouille officielle.

La semaine dernière, une cinquantaine d’hommes en tenue de camouflage, certains armés, ont interrompu une session législative du Parlement pour discuter avec les élus des projets du gouvernement au sujet de la restauration de l’armée.

Leur présence inquiète de plus en plus les diplomates occidentaux, qui associent ces hommes armés à des «éléments paramilitaires».

L’émissaire des Nations unies en Haïti, Mariano Fernandez, a qualifié l’incident au Parlement d’«acte d’intimidation inacceptable».

Le chef de la police haïtienne, Mario Andrésol, a déclaré lundi à la radio que le pays n’avait qu’une force de sécurité publique, soit la police nationale, en plus de la mission de maintien de la paix de l’ONU.

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Mardi, les chefs des aspirants soldats ont déclaré avoir rencontré de hauts responsables qui ont accepté de les nommer au haut commandement d’une force intérimaire jusqu’à ce que le gouvernement restaure officiellement l’armée par décret.

Ils ont aussi dit qu’ils attendaient une réponse des autorités haïtiennes d’ici 72 heures, mais qu’ils avaient plutôt entendu à la radio que le gouvernement leur ordonnait de quitter les bases militaires.

«Nous leur disons que l’armée doit revenir», a déclaré l’ex-sergent Aubin. «La liberté ou la mort. Nous serons victorieux, peu importe ce qui arrivera.»

Joint par téléphone, le ministre haïtien de la Justice, Michel Brunache, a refusé de commenter la situation.

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