Nous, qui avons l’habitude et la chance de contempler les couleurs chatoyantes de l’automne canadien, avons développé des dispositions naturelles pour apprécier l’exposition Pierre Bonnard – La couleur radieuse, présentée en exclusivité nord-américaine jusqu’au 15 janvier par le Musée national des beaux-arts de Québec (MNBAQ).
Réalisée par Jacqueline Munck, conservatrice en chef du patrimoine au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, l’exposition regroupe une quarantaine de tableaux accompagnés d’une large sélection d’estampes et de photographies. Les œuvres proviennent de plusieurs musées et collections européennes et nord-américaines.
Cette exposition retrace le parcours de ce maître incontesté de l’art moderne (1867-1947), des années 1890 aux années 1940, en abordant plusieurs thèmes: scènes de la vie parisienne, intérieurs domestiques, nus féminins, jardins et paysages de Normandie ou de la Côte d’Azur et autoportraits.
C’est une occasion rarissime de faire la connaissance avec les œuvres d’un artiste – peintre, graveur, illustrateur – de la première moitié du vingtième siècle. On en ressort enrichi. Une autre page de l’histoire de l’art est tournée.
Pour la mise en place de l’exposition, le MNBAQ a fait appel au scénographe Guillaume Lord. Grâce à un parcours inventif, il amène le visiteur à plonger dans l’intimité de Bonnard et de son processus créatif, incluant une longue séquence d’œuvres consacrées à Marthe, sa compagne et son modèle de prédilection, que l’artiste n’aura de cesse de présenter durant près de 50 ans.