Charest vante son Plan Nord à Toronto

Budget fédéral: le Québec et l'Ontario veulent être consultés

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Publié 06/03/2012 par La Presse Canadienne et L'Express

Le développement du Nord du Québec fait de cette province une économie «émergente», selon le premier ministre Jean Charest, venu présenter lundi midi son Plan Nord à un auditoire de membres du Canadien Club et du Club canadien de Toronto.

M. Charest s’est également réjoui de la coopération de plus en plus étroite entre l’Ontario et le Québec à tous les niveaux, tout en annonçant de nouvelles ouvertures vers l’Europe, notamment la France, dont les citoyens pourront plus facilement travailler au Québec.

Plus tard à Queen’s Park, M. Charest rencontrait son homologue ontarien Dalton McGuinty, empêtré ces temps-ci dans une controverse sur les conséquences de l’exploitation des ressources naturelles sur l’économie ontarienne. À la tribune du Canadian Club, M. Charest s’est tenu loin de cette polémique entre les premiers ministres ontarien et albertain sur notre «pétrodollar», défavorable au centre manufacturier du pays selon M. McGuinty.

Ce dernier a soulevé l’ire des dirigeants de l’Alberta et de la Saskatchewan, la semaine dernière, en disant préférer un dollar plus faible à une exploitation tous azimuts du pétrole et du gaz. Il a nuancé ses propos par la suite, mais la première ministre albertaine Alison Redford continue de faire valoir que tout le pays – y compris l’Ontario – profite de l’exploitation du pétrole albertain.

D’importants gisements de gaz se trouveraient également au Québec, mais leur exploitation fait l’objet de vifs débats. Le Plan Nord mise surtout sur les mines, entraînant également des projets hydroélectriques et routiers.

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Les observateurs y voient le coeur de la plateforme électorale du Parti libéral de Jean Charest en vue du prochain scrutin.

Budget fédéral

C’est la question des relations entre le gouvernement fédéral et les provinces qui a dominé, lundi, la visite du premier ministre Jean Charest chez Dalton McGuinty, les deux premiers ministres dénonçant l’attitude d’Ottawa dans ce dossier.

Lors d’une conférence de presse conjointe, les deux premiers ministres provinciaux ont affirmé que le gouvernement conservateur prenait actuellement des décisions en santé et dans d’autres domaines sans consulter les provinces, ce qui leur faisait craindre le pire pour le budget que déposera le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, le 29 mars.

«Depuis quelques mois, nous avons été témoins d’une façon de faire qui nous inquiète et nous avons des raisons de croire que cela continuera avec le prochain budget fédéral», a déclaré M. Charest, qui a soutenu que le comportement d’Ottawa était «sans précédent» dans l’histoire du pays.

M. McGuinty a renchéri en qualifiant de «troublante» l’approche adoptée par le gouvernement fédéral dans ses rapports avec les provinces et en l’accusant d’avoir l’intention de réaliser des économies sur leurs dos.

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«Nous percevons des signes qu’Ottawa entend équilibrer son budget en transférant des responsabilités aux provinces, ce qui serait une erreur», a-t-il affirmé, soulignant que le seul projet de loi sur la criminalité présenté par les conservateurs coûtera environ 1 milliard $ aux contribuables ontariens.

Les deux leaders ont réitéré la volonté des provinces de travailler de concert avec le gouvernement conservateur en ce qui a trait aux transferts fédéraux qu’elles reçoivent.

«Je crois que le message que nous voulons transmettre au gouvernement fédéral, c’est de prendre le téléphone et de nous appeler s’il y a quelque chose qui pourrait nous concerner dans le budget sur lequel il est en train de travailler afin que nous puissions être consultés», a indiqué le premier ministre ontarien.

Un plan national sur l’énergie?

À la tribune du Canadian Club, Jean Charest avait déjà abordé le sujet des rapports entre pouvoir central et pouvoir provincial en se déclarant en faveur d’un plan national sur l’énergie mais seulement dans le cadre d’une initiative des provinces.

Il avait fait valoir que la juridiction provinciale dans ce domaine devait être respectée et que le gouvernement fédéral ne devait pas s’en mêler à moins d’y être invité.

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M. Charest avait également dénoncé les changements unilatéraux en matière de transferts aux provinces décrétés par le gouvernement fédéral.

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