«Rudy Desjardins est peu connu au Canada français comme au Canada anglais. Marie-Christine Gagnon et Susan Campbell ne le sont pas non plus. Mais en Alberta, au Manitoba et dans les petites collectivités du Québec, ils sont devenus essentiels à la vitalité des auditoires qu’ils desservent. Ces animateurs de radio et de télévision sont des voix quotidiennes et familières pour ceux qui habitent dans un milieu où leur langue est rarement parlée en public.»
«Ce sont des héros locaux, acteurs essentiels des communautés francophones et anglophones du Canada.»
C’est ce que rappelait le mois dernier, dans une lettre ouverte aux journaux, le commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser, voulant se porter à la défense de CBC/Radio-Canada, dont le rôle, la transparence, le budget, font l’objet de débats, ouverts ou en coulisses, à Ottawa.
Récemment, le ministre du Patrimoine canadien, James Moore, réaffirmait cependant l’intention du gouvernement fédéral de continuer de financer CBC/Radio-Canada au même niveau qu’à l’heure actuelle, soit un peu plus d’un milliard de dollars par année. La société d’État n’échapperait toutefois pas à des coupures générales (la rumeur mentionne 10%) qui frapperaient l’ensemble des services et des mandats fédéraux.
«Certains radiodiffuseurs privés – et certains parlementaires – accusent même la société d’État de concurrence déloyale.» Mais le commissaire déplore qu’on mentionne «peu ou pas du tout le rôle vital que joue CBC/Radio‑Canada en soutenant la culture francophone en général, et les communautés de langue officielle – francophones et anglophones – en particulier. Cette société d’État représente aussi pour les immigrants un moyen précieux de comprendre leur nouveau pays.»
«Pour qui entend parler sa langue maternelle tous les jours et sur presque toutes les chaînes, il est difficile d’imaginer le sentiment d’isolement que l’on ressent quand personne ne parle votre langue en public.»