La peine de mort réclamée contre Moubarak

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Publié 02/01/2012 par Hamza Hendawi (The Associated Press)

à 15h12 HNE, le 5 janvier 2012.

LE CAIRE, Égypte – Un procureur égyptien a réclamé, jeudi, la peine de mort contre l’ancien président égyptien Hosni Moubarak pour le meurtre de quelque 850 manifestants lors de l’insurrection populaire du début de 2011.

Le procureur, Mustafa Khater, a également réclamé la même peine pour l’ancien ministre de l’Intérieur et chef de la sécurité de Moubarak, Habib El-Adli, et quatre ex-hauts responsables de la police jugés en même temps que lui.

«Le châtiment suprême est la solution. Tout juge, s’il est juste, doit prononcer la peine de mort contre ces accusés», a déclaré le procureur Khater au terme des réquisitions.

Le procureur général Moustafa Suleiman avait auparavant déclaré qu’il tenait Hosni Moubarak «légalement et politiquement responsable» de la mort des manifestants lors des 18 jours de soulèvement qui ont abouti à la démission du président, le 11 février dernier.

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Habib El-Adli a ordonné d’ouvrir le feu sur les manifestants sur les instructions de Moubarak, a dit le procureur général. L’ancien chef d’État était «parfaitement» informé par ses conseillers et ses services de renseignement de la situation dans le pays, a fait valoir le magistrat.

L’ancien président ne peut «pas affirmer qu’il ne savait pas ce qui se passait», a-t-il estimé. Il est «légalement et politiquement responsable de ce qui est arrivé. Il est illogique, irrationnel de penser qu’il ne savait pas que des manifestants étaient visés», selon le procureur général. Moubarak «savait parfaitement ce qui se passait, mais il n’a rien fait», a-t-il ajouté.

Le procureur général s’est ensuite adressé directement à Hosni Moubarak. En détention préventive dans un hôpital militaire de la banlieue du Caire, l’ancien chef d’État, âgé de 83 ans, comparaît sur une civière depuis le début du procès, le 3 août.

«Si vous n’avez pas vous-même donné ces ordres, alors pourquoi n’avez vous pas éclaté de colère» devant le meurtre des manifestants?, lui a demandé le procureur. Deux ministres de l’Intérieur qui ont succédé à Habib El-Adli ont affirmé que celui-ci n’aurait pas pu donner l’ordre de tirer sur les manifestants sans le feu vert personnel de Moubarak, a rappelé M. Suleiman.

Hosni Moubarak, dont le procès a repris lundi, a toujours plaidé non coupable des chefs de complicité de meurtre de quelque 850 manifestants commis pendant le soulèvement, ainsi que des accusations de corruption et de détournement de fonds publics.

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Le président du tribunal, Ahmed Rifaat, a ajourné l’audience jusqu’au 9 janvier. La cour entendra alors pendant deux jours les avocats des parties civiles.

Une personnalité de l’opposition, Shadi Ghazali Harb, ne pense pas que l’ancien président et ses co-accusés seront exécutés. «Ce sera une condamnation politique, qui sera sans doute annulée en appel», a-t-il estimé. Le Conseil suprême des forces armées, au pouvoir depuis la chute de Moubarak, peut également opposer son veto si la sentence est confirmée en appel.

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