Affrontements sur les oléoducs en 2011

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Publié 23/12/2011 par Lauren Krugel (La Presse Canadienne)

à 12h07 HNE, le 22 décembre 2011.

CALGARY – Jackie Thomas promet qu’elle se tiendra debout — littéralement — devant un bulldozer pour stopper la construction de l’oléoduc Northern Gateway à travers la Colombie-Britannique jusqu’au Pacifique.

«Je mettrais ma vie en jeu pour cela», a déclaré la chef de la première nation Saik’uz, près de Vanderhoof, en Colombie-Britannique. «C’est de l’eau de mes petits-enfants dont nous parlons.»

Mme Thomas et d’autres opposants ont attiré cette année l’attention sur d’importantes entreprises canadiennes du secteur de l’énergie qui proposent d’ambitieux projets d’oléoducs au Canada et aux États-Unis.

Ces pipelines seraient destinés à transporter la production toujours croissante de pétrole issu des sables bitumineux du nord de l’Alberta vers les marchés américains et asiatiques au cours des prochaines décennies, avec à la clé la promesse de milliers de nouveaux emplois, de revenus plus importants et d’un stimulus économique pour les deux pays.

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Les opposants aux projets s’inquiètent toutefois des impacts sur l’environnement, de la menace de déversements pétroliers dans leur communauté, et de l’augmentation des gaz à effet de serre causée par l’extraction d’encore plus de «pétrole sale» des sables bitumineux albertains.

Les deux cibles principales des opposants ont été Northern Gateway, un projet de 5,5 milliards $ pour expédier le brut canadien vers la côte ouest du pays afin de l’exporter, et Keystone XL, un prolongement de 7 milliards $ US d’un réseau déjà existant destiné à relier l’Alberta au Texas, centre de l’industrie américaine du raffinage de pétrole.

Attendus au plus tôt pour 2012, les décisions des organismes réglementaires concernant les deux projets auront au moins un an de retard, bien que les entreprises qui les pilotent respectivement — Enbridge et TransCanada — demeurent confiantes de leur approbation éventuelle.

Alors que l’économie est moribonde, les emplois et les revenus qui résulteraient des projets agiraient comme un baume, expliquent les partisans des oléoducs. Et dans un monde ébranlé par les conflits, il est logique qu’on s’approvisionne en pétrole au Canada, un pays ami et démocratique.

L’affaire était dans le sac

En septembre, l’approbation de Keystone XL était considérée comme une formalité, selon le premier ministre Stephen Harper. Mais les choses ont changé en novembre. Le département d’État américain, qui doit décider du sort de Keystone XL puisque l’oléoduc traverserait une frontière internationale, devait livrer son verdict d’ici la fin de 2011, mais a repoussé sa décision finale d’au moins un an.

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Le département d’État a indiqué qu’il avait besoin de plus de temps pour évaluer un nouveau tracé de l’oléoduc, qui traverserait le Nebraska afin d’éviter l’environnement fragile des Sandhills et une partie de la nappe phréatique Ogallala, qui fournit de l’eau potable à huit États américains.

TransCanada a accepté de travailler avec les législateurs de l’État pour adopter un nouveau tracé. L’entreprise canadienne a indiqué que cela pourrait accélérer l’approbation du projet, un processus qui prendrait alors de six à neuf mois au lieu de 12 à 18 — bien que le département d’État n’ait pas modifié son calendrier.

Par ailleurs, un autre débat a semblé resurgir à de nombreuses reprises en 2011: la possibilité que le pétrole des sables bitumineux soit plus corrosif que les autres, rendant plus dangereux les oléoducs qui le transportent.

«Ce genre de déclaration peut devenir problématique, et bien que cela soit complètement faux, le sujet ne cesse de revenir à l’avant-scène», a soutenu Brenda Kenny, directrice de la Canadian Energy Pipeline Association. Mme Kenny se dit d’ailleurs confiante que le projet Keystone XL ira de l’avant.

Du côté des opposants, cependant, la vision est tout autre, et ils l’ont démontré bruyamment l’été dernier à Washington. Les actrices Daryl Hannah et Margot Kidder font partie des plus de 1200 personnes qui ont été arrêtées lors de manifestations contre le projet Keystone XL devant la Maison-Blanche en 2011.

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