Des attentats font au moins 69 morts à Bagdad

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Publié 22/12/2011 par Qassim Abdul-Zahra (The Associated Press)

à 20h11 HNE, le 22 décembre 2011.

BAGDAD – Une série de 16 attentats a frappé la capitale irakienne jeudi, tuant au moins 69 personnes dans les pires violences à survenir en Irak depuis plusieurs mois.

Les attaques apparemment coordonnées sont survenues quelques jours après le départ des derniers soldats américains, et s’inscrivent dans une nouvelle crise politique majeure qui oppose les chiites et les sunnites.

Les attentats font craindre une nouvelle ronde d’affrontements interreligieux comme celle qui s’est produite quelques années plus tôt et qui a failli plonger l’Irak dans la guerre civile.

La série d’attentats n’a pas été revendiquée dans l’immédiat, mais les attaques portaient la signature des insurgés sunnites liés à Al-Qaïda. La plupart des explosions ont frappé des quartiers chiites, mais certains quartiers sunnites ont aussi été visés. Au total, 11 quartiers ont été touchés.

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Quatorze attentats sont survenus le matin et deux autres en soirée. Les explosions ont été provoquées par des véhicules piégés, des bombes cachées dans des voitures ou des bombes placées en bordure de route.

L’attentat le plus meurtrier s’est produit dans le quartier de Karrada, où un kamikaze au volant d’un véhicule bourré d’explosifs a foncé sur le bureau d’une organisation gouvernementale de lutte contre la corruption.

D’après deux policiers présents sur les lieux, le kamikaze conduisait une ambulance et a dit aux gardiens qu’il devait se rendre à l’hôpital proche, avant de se faire exploser devant le bâtiment.

Au moins 25 personnes ont été tuées et 62 autres ont été blessées dans cet attentat, selon des responsables qui ont réclamé l’anonymat.

Des ambulances se sont précipitées vers le lieu de l’attaque, d’où s’élevait un important panache de fumée. L’explosion a creusé un cratère de cinq mètres de large devant l’édifice de cinq étages.

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«Je dormais dans mon lit quand l’explosion s’est produite», a raconté le jeune Hussain Abbas, 12 ans, qui se tenait près du lieu de l’attentat vêtu de son pyjama. «J’ai sauté de mon lit et je me suis précipité vers ma mère. Je lui ai dit que je n’irais pas à l’école aujourd’hui. Je suis terrifié.»

Selon les informations obtenues auprès des responsables médicaux et policiers à travers la ville, au moins 69 personnes ont été tuées et 169 autres ont été blessées dans la série d’attaques. Les deux explosions survenues en soirée dans l’ouest de Bagdad ont notamment fait neuf morts et 21 blessés.

Pour de nombreux Irakiens et Américains qui ont vécu la guerre en Irak, les événements des derniers jours commencent de plus en plus à ressembler à un scénario cauchemardesque.

La fragile alliance de sunnites et de chiites au sein du gouvernement est en train de s’effondrer complètement, les attentats à grande échelle se multiplient dans la capitale et le premier ministre Nouri Al-Maliki adopte une attitude de plus en plus autoritaire et pourrait être en train de tenter de s’approprier les pouvoirs déjà limités des sunnites.

Cette semaine, le gouvernement Al-Maliki, dominé par les chiites, a accusé le vice-président Tariq Al-Hashemi, le plus haut responsable politique sunnite du pays, d’avoir été à la tête d’un commando qui a visé des responsables gouvernementaux il y a cinq ans, au plus fort de la guerre interreligieuse en Irak. Les autorités ont émis un mandat d’arrestation contre M. Al-Hashemi.

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Plusieurs sunnites craignent que ce conflit politique ne fasse partie d’une stratégie plus large visant à exclure les sunnites et à renforcer le contrôle des chiites à travers le pays, en cette période décisive où les troupes américaines viennent de se retirer du pays.

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