à 20h18 HNE, le 10 décembre 2011.
SANAA, Yémen – Un gouvernement d’unité nationale a prêté serment samedi au Yémen, dans le cadre d’une entente conclue pour la démission du président contesté, près d’un an après le début du soulèvement populaire contre son régime et de la répression meurtrière qui a suivi.
La nouvelle administration de 35 membres est constituée de façon quasi-égale par des figures de l’opposition et des ministres loyaux, parmi lesquels neuf ont servi dans le gouvernement précédent. La première tâche que devra accomplir cette nouvelle équipe sera de mettre en application la loi prévoyant l’amnistie pour le président déchu Ali Abdullah Saleh.
Cette législation le protégera contre toute poursuite en lien avec des allégations de corruption et de violences contre les manifestants. Il s’agit de l’une des composantes majeures de l’accord conclu pour que l’homme fort yéménite accepte de se retirer après 33 ans à la tête du pays arabe le plus pauvre.
Plusieurs protestataires ont rejeté cette entente, qui a été élaborée par les États du Golfe et endossée par les États-Unis. Ils demandent à ce que l’ex-président soit traduit en justice, et affirment que le document ne prévoit pas suffisamment de changements politiques profonds. Les contestataires sont par ailleurs nombreux à avoir poursuivi leurs manifestations après l’annonce de cet accord.