Assad nie avoir ordonné la répression en SYRIE

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Publié 06/12/2011 par Elizabeth A. Kennedy (The Associated Press)

à 10h14 HNE, le 7 décembre 2011.

BEIRUT – Le président syrien Bachar el-Assad dément avoir donné l’ordre de réprimer le mouvement de contestation en cours depuis la mi-mars contre son régime, et affirme ne pas être en charge des soldats engagés dans les opérations.

Dans un entretien à Barbara Walters de la chaîne ABC diffusé mercredi, Bachar el-Assad affirme que la plupart des personnes mortes dans les violences sont ses partisans et des soldats.

Il maintient n’avoir pas donné d’instructions « pour tuer ou être brutal ». « Il ne s’agit pas de mes forces », répond le président syrien quand on l’interroge sur la répression. Il s’agit des « forces militaires qui font partie du gouvernement ».

En tant que président, Bachar el-Assad est pourtant le commandant des forces armées syriennes.

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Selon des estimations de l’ONU, quelque 4.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début du soulèvement en mars. Des militants ont déclaré que la plupart des victimes étaient des civils.

« Qui a dit que les Nations unies étaient une institution crédible? », demande le président Assad quand Barbara Walters l’interroge sur les allégations de violences et d’actes de torture dans son pays. « Nous ne tuons pas notre peuple », affirme le dirigeant syrien âgé de 46 ans. « Aucun gouvernement au monde ne tue son peuple à moins d’être dirigé par un fou ».

La Syrie a interdit à la majeure partie des journalistes étrangers de couvrir les événements et fait obstruction au travail des médias indépendants, faisant des témoignages et des récits de groupes militants des sources clefs d’information. Des vidéos amateur mises en ligne ont montré des policiers et des milices soutenant le régime ouvrir le feu sur des protestataires.

Affirmant avoir toujours le soutien des Syriens et ne pas redouter de subir le même sort que les autres dirigeants des pays secoués par le « Printemps arabe », Bachar el-Assad rit légèrement à la question de savoir s’il se sent coupable du bain de sang.

« J’ai fait de mon mieux pour protéger le peuple », assure le dirigeant qui a hérité du pouvoir en 2000. « Vous ne pouvez pas vous sentir coupable quand vous ne tuez pas les gens. Vous êtes désolé pour les vies qui ont été perdues mais vous ne vous sentez pas coupable ».

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Nouvelles violences

à 10h26 HNE, le 11 décembre 2011.

BEIROUTH – Cinq personnes ont été tuées dimanche en Syrie, dont deux dans des affrontements entre des soldats et des déserteurs de l’armée dans le nord-ouest du pays, a affirmé l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme.

Deux autres personnes, qui étaient portées disparues depuis plusieurs jours, sont mortes sous la torture dans la province de Homs (centre), et une cinquième a été abattue à un poste de contrôle dans la province de Daraa, a-t-on précisé de même source.

Pour la première fois, des violences contre le régime de Bachar el-Assad ont été commises hors des frontières syriennes, en Jordanie, où une dizaine de Syriens ont attaqué leur ambassade à Amman, blessant au moins deux diplomates et quatre autres employés consulaires.

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Ces nouvelles violences interviennent alors que l’opposition a appelé à une grève générale à partir de ce dimanche pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il arrête sa répression.

D’après l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme, deux véhicules blindés de l’armée ont été brûlés dans les combats qui ont fait deux morts, à l’aube, dans la ville de Kfar Takharim (nord-ouest).

L’Observatoire et les Comités locaux de coordination, un autre groupe de militants, ont aussi fait état d’affrontements sur plusieurs sites dans le sud du pays.

Les Syriens manifestent dans la rue depuis neuf mois contre le régime autoritaire du président Bachar el-Assad, dont la répression a fait plus de 4.000 morts depuis le début de la révolte en mars, selon un bilan de l’ONU.

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