Kabila proclamé vainqueur des présidentielles au CONGO

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 07/12/2011 par Rukmini Callimachi (The Associated Press)

à 15h10 HNE, le 9 décembre 2011.

KINSHASA, Congo – Le président sortant de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est arrivé en tête de l’élection présidentielle avec 48,9 pour cent des voix, selon les résultats provisoires publiés vendredi.

Le chef de l’opposition, Étienne Tshisekedi, a quant à lui obtenu 32,3 pour cent des quelque 18 millions de votes exprimés, selon le décompte rendu public par le responsable de la commission électorale, Daniel Ngoy Mulunda.

Mais dans une entrevue accordée vendredi à la chaîne France 24, Étienne Tshisekedi a affirmé qu’il se considérait comme le président élu. L’opposant de longue date, âgé de 78 ans, s’était déjà déclaré président le mois dernier, avant même l’élection du 28 novembre.

Les résultats provisoires auraient dû être publiés mardi, mais la commission électorale s’est donné un délai supplémentaire de 48 heures afin de recevoir des résultats manquants, avant de finalement reporter l’annonce à vendredi.

Publicité

Les résultats provisoires doivent encore être approuvés par la Cour suprême avant d’être officialisés.

Les partisans du principal candidat de l’opposition ont menacé de descendre dans les rues si Joseph Kabila était proclamé vainqueur. Des pneus ont été incendiés vendredi près de certains bureaux de vote à Kinshasa, la capitale.

Le président de la commission électorale a mis en garde les partisans d’Étienne Tshisekedi avant de proclamer les résultats. «Les candidats doivent comprendre que dans chaque élection, il y a un vainqueur et il y a un ou plusieurs perdants», a-t-il dit.

Dans un quartier pro-Kabila du centre de Kinshasa, près des locaux de la commission électorale, des citoyens se réjouissaient de la victoire de leur candidat. Une femme dansait dans la rue tandis que la police antiémeute montait la garde.

Mais dans le quartier de la capitale où vit Étienne Tshisekedi, l’ambiance n’était pas à la fête.

Publicité

«C’est un désastre total», a dit Fabien Bukassa, un partisan de Tshisekedi. «Nous réfléchissons à ce que nous allons faire. Nous ne savons pas ce qui va arriver.»

Les observateurs internationaux ont signalé de nombreuses irrégularités lors de l’élection, sans toutefois la qualifier de frauduleuse. La plupart des observateurs ont en effet estimé que ces irrégularités n’étaient pas susceptibles d’avoir modifié le résultat du deuxième scrutin démocratique de l’histoire du pays.

Mais de nombreux partisans de l’opposition pensent qu’Étienne Tshisekedi est le véritable vainqueur, ce qui laisse craindre une confrontation entre les deux camps. L’opposition accuse les observateurs internationaux et la communauté internationale de soutenir aveuglément Joseph Kabila.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé les deux camps à résoudre leurs différends pacifiquement par le biais des mécanismes judiciaires existants. Il a appelé au calme et a exhorté les partisans à faire preuve de retenue.

Même avant la proclamation des résultats, les violences électorales avaient fait au moins 18 morts et plus de 100 blessés dans le pays, principalement à Kinshasa. La plupart des victimes ont été tuées par les forces du président Kabila, selon un rapport de Human Rights Watch.

Publicité

Manifs à Toronto et Montréal

Mardi à Toronto, environ 150 personnes d’origine congolaise ont manifesté bruyamment contre Joseph Kabila devant le consulat américain sur l’avenue University.

Les policiers sur place ont été débordés et on appelé des renforts quand des manifestants s’en sont pris à une auto-patrouille. Trois personnes ont été emmenées au poste de police. Une partie de l’avenue University a été fermée à la circulation en début d’après-midi.

À Montréal, vendredi après-midi, peu avant l’heure de pointe du week-end, c’est la patience des automobilistes montréalais qui a été éprouvée par des manifestants congolais qui ont pris d’assaut le Pont Jacques-Cartier.

Les manifestants ont progressé sur le tablier du pont et ont entreprise de circuler sur les voies, forçant l’arrêt de la circulation dans les deux sens.

Ce geste d’éclat vise à faire pression sur le Canada pour qu’il intervienne et dénonce le maintien au pouvoir de Joseph Kabila à la tête de la République démocratique du Congo. Ces manifestants scandaient des slogans en faveur de l’autre candidat, Etienne Tshisekedi.

Publicité

Cette manifestation fait suite à d’autres rassemblements du genre qui se sont déroulés ces derniers jours, notamment à Toronto et Ottawa, plus tôt cette semaine, mais aussi ailleurs dans le monde.

Ces Congolais n’ont pas hésité à parler de «vol» électoral. Ils estiment que le Canada devrait élever la voix pour décrier ce qu’ils qualifient d’une «injustice démocratique».

La police de Montréal a été quelque peu dépassée par le caractère imprévu de cette manifestation. Les participants ont néanmoins accepté de quitter les lieux sans heurts, même si l’impact sur la circulation, tant en direction de Montréal que de la Rive-Sud, a été inévitable.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur