DANIEL PAILLÉ élu chef du Bloc québécois

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Publié 11/12/2011 par Stéphanie Marin (La Presse Canadienne)

à 17h31 HNE, le 11 décembre 2011.

MONTRÉAL – Le Bloc québécois a un nouveau chef: l’ex-député bloquiste Daniel Paillé a été choisi par les militants pour succéder à Gilles Duceppe à la tête du parti et pour reconstruire la formation souverainiste qui a été décimée lors de la dernière élection.

Chef sans siège aux Communes, M. Paillé a indiqué qu’il s’agissait d’un avantage pour concentrer ses efforts à remettre le parti sur les rails.

Le nom du chef a été dévoilé dimanche après-midi dans un hôtel du centre-ville de Montréal.

Les membres bloquistes ont préféré l’ex-député bloquiste et ancien ministre péquiste à la députée d’Ahuntsic, Maria Mourani, et au député Jean-François Fortin, qui venait tout juste d’être élu dans circonscription de Haute-Gaspésie—La Mitis—Matane—Matapédia, en mai dernier.

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Il a fallu un second tour pour élire Daniel Paillé qui l’a alors emporté avec 61,28 pour cent des votes. Au premier tour, il avait obtenu 44,05 pour cent des suffrages, devançant Maria Mourani (28,13 pour cent) et Jean-François Fortin (27,82 pour cent).

«Le Bloc est toujours vivant», a déclaré M. Paillé, 61 ans, en montant sur scène sous les applaudissements des militants, après l’annonce de son élection. C’est d’ailleurs la chanson «Toujours vivant» de Gerry Boulet qui a accompagné la fin de son discours.

«Personne ne peut arrêter notre marche vers notre réélection et vers la souveraineté», a-t-il ajouté, enthousiaste.

Pourtant, seulement 38 pour cent des militants se sont prévalus de leur droit de vote, soit environ 14 000 sur les quelque 36 000 qui avaient le droit de déposer un bulletin. Et plus du quart des membres du Bloc avant les élections n’avaient pas renouvelé leur carte à temps pour participer à l’élection du chef.

Tous les candidats à la chefferie ont réfuté que ce taux de participation reflète un désintérêt envers le Bloc québécois.

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Selon Maria Mourani, il y avait plutôt un manque d’information: beaucoup de militants n’auraient pas été rejoints par la permanence du parti. Quant à MM. Paillé et Fortin, ils considèrent qu’il s’agit d’un taux de réponse normal pour un vote postal.

Livrant un bref — et peu enlevant — discours avant le dévoilement des résultats, l’ex-chef Gilles Duceppe avait signalé au prochain chef bloquiste ce qu’il estime être sa tâche principale: le nouveau leader devra démontrer que l’option du Nouveau Parti démocratique (NPD) ne répond aux besoins des Québécois», a-t-il affirmé.

De son côté, M. Paillé a plutôt dirigé ses attaques contre le chef conservateur Stephen Harper dans son discours de victoire.

Il a affirmé que la morale de M. Harper n’est pas celle des Québécois.

«Il est comme un pyromane. Il s’apprête à mettre le feu au registre des armes à feu», a-t-il donné en exemple.

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Mais le nouveau chef a aussi prédit que «la lune de miel entre les Québécois et le NPD serait bientôt terminée», puisque ce parti fédéral et «centralisateur» n’arrive pas à défendre adéquatement les intérêts du Québec à Ottawa.

M. Paillé a affirmé qu’il n’avait pas l’intention de demander à l’un des quatre députés bloquistes de lui céder son siège. Il souligne que de ne pas siéger aux Communes lui donnera plus de temps pour assumer son rôle de «chef à temps plein» et d’écouter les militants dans le but de reconstruire le Parti.

Il n’exclut par contre la possibilité de se présenter dans une élection partielle dont le siège en jeu serait détenu par un autre parti.

Il croit avoir été élu car il est celui qui peut «répondre demain à Stephen Harper et à Bob Rae».

Invité à expliquer comment il allait jouer ce rôle sans avoir de siège aux Communes pour interpeller ses adversaires, M. Paillé a rétorqué qu’il allait assister aux réunions du caucus de son parti à Ottawa et être présent pour rencontrer les médias.

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Par contre, le député Louis Plamondon n’a pas fermé la porte à laisser son siège à M. Paillé si cela devait s’avérer une bonne chose pour le parti.

N’ayant pris parti pour aucun des candidats lors de la course à la chefferie, il a déclaré ne pas vouloir révéler son favori, admettant du même souffle que M. Paillé est «le candidat le plus expérimenté», rajoutant qu’il est un «excellent orateur».

Économiste de formation et homme d’affaire, M. Paillé avait été élu à l’Assemblée nationale en 1994 et assumé le rôle de ministre de l’Industrie et du Commerce sous Jacques Parizeau.

Quant aux deux candidats défaits, ils ont affirmé qu’ils allaient travailler de concert avec leur nouveau chef pour le bien du Bloc.

Après les dernières élections fédérales, le Bloc québécois n’avait plus que quatre députés, alors qu’il en avait 47 avant le scrutin. La majorité des sièges a alors été emportée par la vague orange néo-démocrate. Le chef bloquiste des 14 dernières années, Gilles Duceppe, avait lui-même été défait par une candidate du NPD et il avait démissionné le soir du 2 mai 2011.

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Plus de 250 militants se sont déplacés pour le dévoilement des résultats, dont plusieurs ex-députés bloquistes.

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