Jane Birkin chantera Gainsbourg à Toronto

avec des musiciens japonais

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Publié 29/11/2011 par Guillaume Garcia

La plus française des anglaises sera de passage dans la Ville-Reine pour un concert (mercredi 7 décembre à 20h au Great Hall, rue Queen ouest) où elle reprendra les plus grands tubes de l’amour de sa vie, Serge Gainsbourg. Elle sera accompagnée de musiciens japonais qu’elle a rencontrés lors d’un spectacle-levée de fond pour les victimes du tsunami. Jane Birkin nous livre les raisons de son engagement.

D’où est venue l’idée de partir en tournée avec les musiciens japonais?


À cause des évènements, je file à Tokyo (après le tsunami) pour être avec des Japonais, aussi vite que possible, je chante un mini concert de soutien sur place, il y un mec au piano, une trompette, je rends visite à des refugiés, je leur dit mes tristesses et récolte des sous et rentre à Paris…


Là, Gluzman, mon manager me dit: «J’espère que tu n’as pas oublié que tu dois faire une tournée US avec Serge 20 ans après sa mort et 20 ans de Melody, on doit même aller au Carnegie Hall, annule!»


Je réponds: «Quoi faire de Serge que je n’ai pas fais depuis 20 ans. Chanter Melody sans lui? Je n’ai rien comme idée… Puis je lui dis: «Attends, si les musiciens japonais étaient avec moi, là ça a un sens, là je sais pourquoi je le fais et pour qui, leur moral, parler de Japon, les Japonais revisitent Serge!»


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Vous êtes largement connue à travers votre participation dans de nombreuses chansons de Serge Gainsbourg. Cela ne vous dérange-t-il pas au bout d’un moment?


Non car il faut être reconnaissante, si je peux faire le tour du monde entier c’est grâce à Je t’aime moi non plus. J’ai fait un concert avec 2000 personnes à Sydney en Australie! C’est grâce à Je t’aime.

J’ai une chance inouïe, je peux chanter à Sarejevo, Haïti, dans la rue, dans un sous-sol… Bon et en plus je tourne Boxes, mon film, et j’ai Wajdi Mouawad qui m’écrit un one woman show.. Je ne vais pas me plaindre!


Vous avez multiplié les collaborations ces dernières années. Continuez-vous à composer pour vous-même?


Ah moi j’aimais Enfants d’hiver, j’en étais si fière, mais ça n’a pas marché… Un jour je remettrai ça, mais entre temps mes filles font mieux!


Vous êtes connue pour vous engager dans les grandes causes humanitaires. Que vous inspire le monde d’aujourd’hui, ces catastrophes naturelles, financières, humanitaires… Êtes vous nostalgique du passé?


Je suis nostalgique de mon enfance, de mes enfants, d’hier! Alors je fais comme papa, je monte dans un tank, je fais des trucs dangereux pour que papa me voit, je suis son exemple en marchant contre la peine de mort, je continue avec Amnesty international, pour Troy Davis. Mais ça n’a pas marché, ils l’ont tué… Et ils prétendent être Chrétiens, ça m’enrage.


Je vais visiter des gens qui sont seuls, car je suis aussi seule, je défends des sans voix, car j’ai une voix… Ça me fait plaisir de faire plaisir, je suis comme ma maman, et je préfère me déplacer, acheter mon billet, partir voir des gens plutôt que de regarder la télévision en me disant «qu’est-ce qu’on peut faire?» Et bien, va les voir, dit leur qu’on ne les a pas oubliés, va là ou ça fait un peu de bien, même juste un peu. C’est pour ma conscience, j’ai un truc avec la culpabilité, il vaut mieux que j’y aille!

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Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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