Pour le français obligatoire dans la cour d’école… à Montréal!

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Publié 24/11/2011 par Philippe Teisceira-Lessard (La Presse Canadienne)

à 14h53 HNE, le 23 novembre 2011.

MONTRÉAL – La ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, voit d’un bon oeil la possibilité que la Commission scolaire de Montréal (CSDM) oblige ses élèves à ne parler que français partout sur le terrain de ses écoles, y compris en dehors de la classe.

La CSDM croit qu’il s’agirait d’une façon d’améliorer la réussite du français à l’école. Cette option recevrait l’approbation des parents sondés à ce sujet par la commission scolaire.

Si la CSDM allait de l’avant, les conversations en anglais, en arabe ou en espagnol seraient ainsi bannies des cours d’école et des cafétérias.

La présidente de la commission scolaire, Diane de Courcy, se veut toutefois rassurante: aucune sanction ne sera imposée aux élèves qui dérogent à la règle. «Il n’y aura pas de police de la langue», a-t-elle indiqué en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

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«Ça dit que la volonté institutionnelle qui va être transmise dans les écoles, c’est que le français est à l’honneur. Mais bien sûr, il n’y aura pas d’espions. Il n’y aura pas de sanctions. Vous savez, en éducation, on travaille par la persuasion et la répétition, on ne travaille pas avec les sanctions.»

La ministre St-Pierre appuie le projet de la commission scolaire montréalaise, plaidant que les élèves recevraient ainsi un message clair quant à l’importance du français. «Je pense que les enfants qui fréquentent l’école en français doivent évidemment parler en français entre eux», a-t-elle affirmé juste avant la période des questions à l’Assemblée nationale.

«Dire que dans la cour d’école, ça doit se faire en français, je crois que c’est un message qui est clair et c’est un message qui leur dit: ‘Écoutez, vous l’apprenez le français’.»

Mme de Courcy s’est dite très satisfaite de l’appui de la ministre St-Pierre.

Un sondage mené pour la CSDM auprès de 811 répondants suggère que 70 pour cent d’entre eux se disent en accord avec le fait d’imposer aux élèves l’obligation de parler français dans tous les espaces scolaires.

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Grâce à un tel règlement, «un enseignant va se sentir à l’aise de dire à un enfant: ‘Écoute, tu t’exprimes avec ton copain, ça va, mais on préfère que tu parles français’», a indiqué Mme de Courcy.

La présidente de la CSDM a aussi souligné que pour plusieurs élèves, le français est la troisième langue, après leur langue maternelle et l’anglais.

«À Montréal, il y a 76 000 élèves qui sont issus des communautés culturelles. Alors, le message qui est important à envoyer c’est qu’au primaire et au secondaire, ça se passe en français», a renchéri Christine St-Pierre. La réalité de la CSDM nécessite des mesures telles que l’imposition du français dans tous les espaces scolaires, selon la ministre.

Le «Plan réussir», lancé en septembre 2009, vise à diminuer de 20 pour cent le taux de décrochage scolaire des élèves à Montréal. Améliorer la réussite du français et le soutien aux élèves qui ont des besoins particuliers constituent les deux priorités qui ont été ciblées pour y parvenir.

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