PKP, pas sérieux

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Publié 03/05/2016 par François Bergeron

L’impétueux Pierre Karl Péladeau a quitté la direction du Parti québécois pour s’occuper de sa famille, c’est-à-dire de ses enfants ou de son divorce ou d’une réconciliation avec Julie Snyder, on ne sait trop et ce n’est plus de nos affaires.

Improbable sauveur du PQ et de la cause souverainiste il y a à peine un an, le magnat d’une presse populiste honni des syndicats n’aura jamais réussi son acclimatation à la vie politique et parlementaire.

Sa préférence pour Facebook, au détriment des médias et des tribunes démocratiques traditionnelles plus appropriées, trahissait déjà une certaine superficialité.

Malgré les cafouillages du gouvernement libéral de Philippe Couillard depuis un an, ce dernier serait réélu selon les sondages, le PQ restant talonné à droite par la Coalition Avenir Québec de François Legault et gêné à gauche par Québec solidaire de Françoise David.

Une récente offre péquiste de concertation des forces souverainistes éparpillées est tombée à plat. L’option fondamentale du PQ – et de Péladeau lui-même – ne susciterait l’appui (on n’ose plus parler d’enthousiasme) que du tiers des Québécois, presque tous parmi les plus âgés.

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Si, grâce à PKP, le PQ avait dépassé les Libéraux dans les sondages, et que l’évocation d’un «pays» mobilisait à nouveau les jeunes et faisait trembler le Canada anglais comme au temps de Trudeau père et de Chrétien, n’aurait-il pas trouvé la force ou la sagesse de régler ses problèmes conjugaux?

Au-delà de la discrétion et de la compassion qui s’imposent dans l’immédiat, on ne peut d’ailleurs pas s’empêcher de comparer cette vie sentimentale erratique – amour, enfants, séparation, mariage, divorce – à son bref parcours politique, et conclure que ça ne fait pas sérieux.

Le PQ est cependant un animal résilient. Les Aussan, Hivon, Cloutier, Lamarre pressentis pour succéder à Péladeau (oubliez Lisée, Drainville, Duceppe) pourraient en refaire une formidable alternative au pouvoir libéral/fédéraliste. Ou non, car il reste encore deux ans – une éternité en politique – au mandat de Philippe Couillard, qui pourrait fort bien se ressaisir.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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