L’avortement survit à un vote

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Publié 15/11/2011 par Agence Science-Presse

Au Mississippi, en voulant faire de l’embryon une personne, les opposants à l’avortement ont réfléchi aux implications religieuses, mais peut-être pas aux développements scientifiques.


Dans cet État du sud des États-Unis, la proposition visant à faire de l’embryon une personne dès le moment de la conception a été rejetée le mardi 8 novembre, avec plus de 55% des voix. 


Ce qui a semblé surprendre, tant le Mississippi n’avait cessé d’être décrit ces dernières semaines comme «un État très conservateur». De plus, ce n’était même pas un vrai débat: autant le démocrate et le républicain qui bataillaient pour devenir gouverneur de l’État étaient pour «la vie commence à la conception».


L’initiative 26 proposait d’amender la constitution de l’État afin que soit défini comme personne tout «être humain, du moment de la fertilisation, du clonage ou de son équivalent». En termes clairs, un tel amendement aurait fait de l’avortement un meurtre, pour la première fois en 40 ans aux États-Unis. 


Des initiatives similaires, en cours dans d’autres États, auraient du coup acquis une grande légitimité.


Mais ça ne s’arrêterait pas là. Ainsi, faire de l’embryon une personne signifierait que de prendre la pilule du lendemain pourrait également constituer un meurtre.


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Et personne n’a pu dire ce qu’il adviendrait de la fécondation in vitro: les médecins utilisent traditionnellement plusieurs ovules, et n’implantent ensuite que le ou les embryons qui paraissent avoir le plus de chances de succès. Chaque embryon rejeté deviendrait-il une personne assassinée?


C’était la troisième fois qu’une telle question était soumise à un référendum dans un État américain — les deux fois précédentes étaient au Colorado, et l’initiative avait également échoué.


Le Mississippi était dans une situation particulière en tenant des élections ce mardi 8 novembre, puisque c’est l’année prochaine qui sera une année électorale aux États-Unis: en plus des élections présidentielles, les 50 États s’en iront aux urnes pour élire leurs gouverneurs et leurs élus locaux. Déjà, plusieurs autres États ont annoncé leur intention de tenir des référendums similaires à celui du Mississippi.


www.sciencepresse.qc.ca

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