On manque de vieux?

Le Canada accueillera davantage de parents et grands‑parents d’immigrants devenus citoyens

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Publié 15/11/2011 par l-express.ca

Le gouvernement fédéral veut réduire l’arriéré et le temps d’attente pour les parents et les grands-parents parrainés, a annoncé la semaine dernière le ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney.


En ce moment, plus de 165 000 parents et grands‑parents qui ont demandé la résidence permanente au Canada attendent toujours une décision à cet égard. Chaque année, Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) reçoit près de 38 000 demandes de parrainage de parents et de grands-parents.


«Le temps d’attente pour les demandes de parrainage de parents et de grands‑parents dans la catégorie du regroupement familial est maintenant supérieur à sept ans et, si aucune mesure n’est prise, il continuera de s’allonger, ce qui est inacceptable», a déclaré le ministre Kenney.


Il a donc décidé d’augmenter de plus de 60% le nombre de parents et de grands‑parents parrainés qu’il accueillera l’an prochain, passant de près de 15 500 en 2010 à 25 000 en 2012.


Un nouveau super visa


Le gouvernement lance un nouveau «super visa pour parents et grands-parents», un visa pour séjours multiples valide pendant un maximum de 10 ans qui permettra aux parents et aux grands‑parents de séjourner au pays jusqu’à 24 mois à la fois sans avoir à renouveler leur statut.


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Cela signifie qu’au lieu d’attendre huit ans, les parents et les grands-parents pourront venir au Canada en l’espace d’environ huit semaines. Les parents et les grands-parents qui souhaitent présenter une demande de super visa doivent contracter une assurance médicale canadienne pour la durée de leur séjour au pays.


«De nombreuses familles me signalent qu’elles ne veulent pas nécessairement que la maman ou le papa ou encore les grands-parents immigrent au Canada», a expliqué M. Kenney. «Elles souhaitent seulement qu’ils puissent faire un séjour prolongé, pour les aider au moment de la naissance d’un enfant ou pour prendre soin des petits les premières années, et qu’ils puissent ensuite retourner chez eux, où ils sont bien installés, entourés d’autres membres de la famille et de leurs amis. C’est exactement ce que le super visa leur permettra de faire.»


Pas de nouvelles demandes pendant deux ans


Toutefois, le gouvernement mènera une consultation auprès des Canadiens pour décider de la façon dont le programme des parents et des grands-parents devrait être restructuré dans le but d’assurer sa durabilité.


Et «afin d’éviter l’accumulation d’un nombre impossible à gérer de nouvelles demandes pendant la période de consultation ainsi que dans le but de réduire encore davantage l’actuel arriéré», CIC a instauré le 5 novembre une pause temporaire d’au plus 24 mois pendant laquelle les nouvelles demandes de parrainage de parents et de grands‑parents ne seront pas acceptées.


«Si nous ne prenons pas des mesures concrètes maintenant, l’imposant arriéré dans le cadre du programme des parents et des grands-parents continuera à croître et les délais de traitement qui en découleront seront impossibles à gérer», a conclu le ministre.


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Candidats des provinces: des francophones?


Par ailleurs, en 2012, Ottawa accordera encore aux provinces et aux territoires une plus grande place dans son programme d’immigration, selon Jason Kenney.


L’an prochain, CIC prévoit accueillir de 42 000 à 45 000 personnes dans le cadre du Programme des candidats des provinces (PCP), ce qui comprend les candidats, les conjoints et les personnes à charge. Ce nombre s’est presque multiplié par sept depuis 2004.


Aujourd’hui, 26% des immigrants économiques s’établissent ailleurs qu’en Ontario, en Colombie-Britannique ou au Québec, par rapport à 11% en 1997. Le PCP est devenu la deuxième source en importance d’immigrants économiques au Canada.


En 2010, plus de 36 000 personnes ont immigré au Canada grâce au PCP. CIC est en voie d’accueillir un nombre record de candidats des provinces cette année, et en 2012, une nouvelle marque pourrait être établie si les provinces soumettent suffisamment de désignations tôt dans l’année pour combler la place qui leur revient dans le programme.


Or, «si les gouvernements provinciaux et territoriaux sont appelés à prendre une place de plus en plus importante dans le programme d’immigration du gouvernement fédéral, il est essentiel que ces gouvernements se donnent des cibles en termes d’immigrants francophones qui s’installeront dans nos communautés», a averti la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Marie-France Kenny.


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«En 2006, le gouvernement du Canada s’est donné comme objectif de faire en sorte que 4,4% des immigrants et immigrantes qui arrivent au pays soient des francophones qui s’installent au sein de nos communautés. Si les provinces et les territoires jouent un rôle accru dans le programme d’immigration du gouvernement fédéral, il est essentiel qu’elles contribuent à l’atteinte de cet objectif», souligne Mme Kenny.


Pour l’instant, seul le Manitoba s’est donné une cible en matière d’immigration francophone, soit 7% de son immigration annuelle.


«L’objectif de 4,4% découle de l’engagement du gouvernement d’appuyer le développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire et de favoriser leur épanouissement», rappelle Mme Kenny.


La FCFA mentionne qu’on trouve dans bon nombre de pays de la Francophonie une main-d’œuvre qualifiée, en mesure de répondre aux besoins spécifiques au marché du travail de chaque province et territoire et de contribuer au développement économique du pays.


Plusieurs provinces participent d’ailleurs actuellement, avec des représentants des communautés francophones du pays, à une mission de recrutement Destination Canada en France et en Belgique.


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Haro sur les mariages de complaisance


Le ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney, a animé la semaine dernière à Montréal la troisième séance d’une discussion pancanadienne sur la question des mariages frauduleux, aussi appelés mariages de complaisance.


«Bien que nous voulions que les portes demeurent ouvertes pour les époux ou les partenaires légitimes, nous voulons tout de même qu’elles soient fermées aux personnes qui ne respecteraient pas nos lois et qui exploiteraient les Canadiens», a expliqué le ministre.


Le ministre aurait l’intention d’imposer une condition temporaire de résidence de deux ans pour le parrainage conjugal, inspirée du système américain.


Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) a aussi mené une consultation en ligne sur les mariages frauduleux. Les renseignements recueillis grâce aux séances de discussion et à la consultation en ligne sont censés aider le gouvernement fédéral à élaborer des mesures pour résoudre le problème des mariages frauduleux.


C’est là une «excellente chose», a commenté l’avocat torontois Robert Néron, ancien membre de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié.


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«J’ai statué dans de trop nombreuses affaires dans lesquelles des citoyens canadiens ont été utilisés comme cheval de Troie par des ressortissants étrangers désireux d’immigrer au Canada et ont finalement assumé une obligation alimentaire de cinq ans à l’égard de ceux-ci.»


Me Néron évoque même des cas où «la seule intention du ressortissant étranger était d’obtenir la moitié des biens» de leur ex-partenaire.


Me Néron suggère cependant de permettre aux ressortissants étrangers d’être admis au Canada dans des circonstances exceptionnelles. Par exemple, «les victimes de violence conjugale ne devraient pas être expulsées du Canada ou devoir rester dans des liens matrimoniaux uniquement pour répondre aux exigences du ministère».

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