French Immersion: un portrait humaniste des clichés quétaines canadiens

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Publié 04/10/2011 par Guillaume Garcia

Alors que les écoles et les centres d’immersion fêtent leurs 40 ans, un film s’amuse des différences entre anglos et francos à travers l’histoire de Canadiens et d’un Américain venus apprendre le français dans le village fictif de Saint Isidore du coeur de Jésus, au Québec. Kevin Tierney, producteur de Bon Cop Bad Cop réalise ici son premier film et nous livre une vision clichée, mais humaniste des relations entre Canadiens français et anglais.


Le petit village de Saint Isidore du coeur de Jésus, dont tous les habitants, sauf un, s’appellent Tremblay, comptent sur leur centre linguistique pour ramener la vie dans leur communauté.


Sous la houlette de Sylvie Tremblay (Pascale Bussières), fille d’un ancien sénateur joué par Robert Charlebois, le centre linguistique accueille chaque année plusieurs anglophones, qui veulent apprendre le français pour des raisons politiques, professionnelles, etc.


Chaque «nouvel arrivant» est placé dans une famille et doit parler en français tout le temps, sous peine de se voir donner un carton jaune «En français!».


Les habitants du village se voient attribuer leur anglais en jouant au bingo, renommé anglo pour l’occasion.


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Surfant sur les clichés d’amour, de haine et d‘incompréhension entre les francophones et les anglophones, Kevin Tierney nous montre ici un Canada uni par le hockey et la suspicion de l’autre camp!


Comédie parfois quétaine,French Immersion touche un phénomène qui est, comme le dit le film, «la faute à Trudeau». «De plus en plus de parents envoient leurs enfants dans les écoles d’immersion. Ce n’est plus juste les parents qui ont besoin d’apprendre le français», indique Kevin Tierney, anglophone de Montréal, qui a lui-même appris le français sur le tard.


Quand on lui dit qu’il fait dans la caricature, le réalisateur préfère dire qu’il «célèbre» les différences. «Le ton que je veux chercher c’est de l’amour et du partage.»


Un politicien qui veut devenir premier ministre, un chef cuisinier qui veut ouvrir un restaurant à New York, un fonctionnaire, une agente de bord, une policière infiltrée, voilà les anglos!


Appuyée par une distribution cinq étoiles, Robert Charlebois, Fred Ewanuick, Colm Feore, Rita Lafontaine, Karine Vanasse, Pascale Bussières, la comédie utilise les ficelles connues du genre telles que le quiproquo, l’amour impossible, les secrets mal gardés. 


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Kumar, restaurateur Indien (d’Inde!) installé dans le village, voulait s’installer à Montréal, mais il n’y a avait pas d’Indiens. Il a alors demandé «où étaient les Indiens?» et on lui a répondu «dans le Nord». C’est ainsi qu’il a atterri ici.


French Immersion, malgré la présence d’un politicien qui se voit le premier ministre de «tous les Canadiens» (en se moquant des hommes politiques qui répètent tout dans les deux langues), ne touche pas à la politique. Il joue sur le rire et les clichés, comme ce match de hockey entre les anglos et les francos.


La meilleure réplique du film vient du personnage de Robert Charlebois, qui dit en anglais, avec un gros accent: «I love Canada. I hate English people, but I love Canada!»


Le film sort le 7 octobre à Toronto et un peu partout au pays.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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