«J’n’étais encore qu’un enfant d’chœur/ Qu’j’avais déjà un coeur de rocker […] J’n’étais encore qu’un teenager/ Qu’j’suis parti vivre ma vie en outsider.» Si elle était née de l’autre coté de l’Atlantique, et avait eu pour idole Julien Clerc, Anik Jean aurait pu compléter les paroles d’une chanson qui lui ressemble.
Mais seulement voilà, la belle a vu le jour au Québec, et sans vouloir froisser qui que ce soit, elle cite plutôt pour influences musicales David Bowie, PJ Harvey ou encore Coldplay. Son mentor lui, n’est pas Julien Clerc, mais un certain Jean Leclerc, alias Jean Leloup. Là encore, la jeune femme travaille à se faire un nom par elle-même. Et y réussit plutôt bien.
Dans le paysage des interprètes québécoises, Anik Jean détonne, essentiellement parce qu’elle ne ressemble à personne. Parfois, ça fait du bien. Il y a de jolies pierres polies par les maisons de disques et de rares diamants bruts taillés à même la roche. La rockeuse de 28 ans ne fait pas vraiment les choses dans la dentelle, mais plutôt comme elle l’entend. Ce qui pousse à dire qu’elle appartient à cette dernière catégorie.
Elle parle d’une voix rocailleuse, est blonde un jour, se teint en brune le lendemain. Comme toutes les filles, elle dissimule une certaine fragilité sous des abords assurés. Cependant, elle ne se gêne pas non plus pour afficher un côté résolument masculin. Ambitieuse, agressive et fonceuse: c’est en ces termes qu’elle se décrit.
Les notes de son dernier album, Trashy Saloon, sortent de la chaîne stéréo pour plonger la pièce dans des univers musicaux qui fleurent bon le rock pur et dur, mais aussi des ballades douces et sensibles. Ne reste plus qu’à tendre l’oreille et à écouter. On est alors séduit, inévitablement.