Vous avez dit «droits de l’enfant»?

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Publié 24/05/2011 par Céline Saday

En 1991, le Canada reconnaissait la Convention internationale des droits de l’enfant votée par l’Assemblée générale des Nations Unies. D’un constat général, 20 ans après, le traité le plus ratifié de l’histoire peine toujours à se faire connaître auprès des Canadiens et au premier rang, des parents.

En dépit du dévouement pour l’éducation de leurs bambins, nombre de parents ignorent la seule existence de la Convention internationale des droits de l’enfant, appelée aussi Convention de New York.

Alain Joseph enseigne l’histoire et la géographie au Collège d’enseignement général et professionnel Jean-Grou de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, un arrondissement modeste du Nord-Est de Montréal. Selon lui, plusieurs facteurs sont attribuables à cela, et tout d’abord des lacunes dans l’éducation des parents.

«Si on prend pour acquis que la majorité des parents actuels sont les enfants des baby-boomers, nés dans les années 1960 voire 1970, il y a peu de chances que ceux-ci aient fréquenté un système éducatif qui mettait si tôt de l’avant la Charte canadienne des droits et liberté de 1982 et la Convention de New York de 1989, considérés encore comme de jeunes textes dans la législation», avance-t-il.

Un autre aspect à considérer est aussi le facteur de l’immigration au Canada qui parfois coexiste difficilement avec le vieil adage «Nul n’est censé ignorer la loi».

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Choc culturel

Présidente du Comité de participation des parents du Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud, Rita Nasrallah-Chamoun observe que tous les parents ne sont pas au fait de l’existence de droits pour les enfants. «Certains parents le découvrent en arrivant, ou plus tard, au contact de leurs enfants. Ça peut être un choc culturel», affirme-t-elle.

«Beaucoup de parents viennent de pays où les droits humains ne sont pas respectés. Ils n’ont eu donc aucune opportunité de les appliquer et d’en connaître les limites. Parfois même, les parents immigrants se retrouvent aux prises avec les instances de protection de la jeunesse pour avoir employé la force dans leur éducation», précise Alain Joseph.

Enfin, comme la plupart des lois, la Convention souffre d’un préjugé, celui de ne pas être suffisamment clair. Il s’agit pourtant d’un des textes de loi les plus vulgarisés, du fait qu’il concerne un jeune auditoire.

Initiatives dans les écoles

Les organisations non-gouvernementales et communautés scolaires sont quant à elles les meilleurs élèves à l’école des droits de l’enfant. Marie-Hélène Gratton, responsable du programme «Le monde en classe au sein d’Unicef Canada», travaille à faire mieux connaître la Convention, tant auprès des facultés qui forment les futurs enseignants que des conseils scolaires.

Inspiré d’une initiative anglaise, le projet «qui n’est pas un programme éducatif classique» n’existe pour le moment que dans une poignée d’écoles anglophones en Ontario. Il fera son apparition dans les écoles francophones à la prochaine rentrée de septembre.

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«Dans un premier temps, nous collaborons avec les communautés scolaires pour leur permettre de s’auto-évaluer dans l’application des droits de l’enfant et pour employer des enseignants dits démocratiques», affirme Marie-Hélène Gratton.

Non-discrimination

Il s’agit en effet de sensibiliser les futurs enseignants dans le cadre de leur formation universitaire, pour ensuite les amener à appliquer les principes directeurs des droits de l’enfant, comme la non-discrimination, au jour le jour et au moyen d’associations concrètes dans la classe.

«L’enseignant explique par exemple à l’élève que son nom sur le pupitre désigne l’identité à laquelle il a droit», indique Marie-Hélène Gratton.

Il reste enfin à attendre pour mesurer l’impact que ce programme aura sur la connaissance des droits de l’enfant auprès des jeunes publics d’aujourd’hui, parents de demain. La Convention est disponible en langage simplifié sur le site de la Gendarmerie royale du Canada
www.rcmp-grc.gc.ca/index-fra.htm

Cet article fait partie de la campagne de sensibilisation sur les droits de l’enfant de CHOQ-FM 105,1 & GrandToronto.ca

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