Et l’on pourrait poursuivre avec cet axiome de la sagesse populaire, «l’union fait la force». Et de force, il en faut quand on est un petit pays, voisin du géant russe, pour faire face aux pressions qu’il exerce sur des nations autrefois membres de l’Union soviétique.
L’énergie, sous forme de pétrole et de gaz, est devenue un enjeu international et même une arme éventuelle de dissuasion, aux mains d’un puissant détenteur de ces richesses comme la Russie, deuxième producteur mondial de pétrole et premier producteur de gaz.
On se souvient qu’au début de l’année, le distributeur russe de gaz, Gazprom, avait fermé les vannes du gazoduc à destination de l’Ukraine, au motif que ce pays n’acceptait pas la forte hausse des prix décrétée par Moscou.
L’Ukraine, qui bénéficiait d’une subvention russe sous la forme de gaz vendu à moins du quart de son prix, 50 $ l’unité (1 000 m3), le voyait passer à 240 $ l’unité. Le «vol» présumé ou réel de gaz russe par l’Ukraine était un des prétextes, une revanche sur la «révolution orange» pouvait en être un autre, la Biélorussie satellite n’étant pas touchée par cette mesure.
C’est alors que l’Union européenne (UE) a pris conscience de sa dépendance à l’égard des approvisionnements russes, car 90 % du gaz russe à destination de l’Europe transite par l’Ukraine. «Nous importons un quart de notre consommation de gaz de Russie, mais nous absorbons ensemble 75 % des exportations de Gazprom», précisait-on alors à la Commission européenne.