L’élection de Michel Martelly: des Haïtiens de Toronto optimistes

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Publié 12/04/2011 par Marie-Pier Gagné

Le chanteur Michel Martelly a été élu 56e président d’Haïti le 20 mars avec plus de 60% des votes. Ces résultats préliminaires, annoncés la semaine dernière, ont réjoui ses partisans. Il a défait au second tour de scrutin l’ex-première dame Mirlande Manigat, qui était pourtant arrivée première au premier tour en novembre. Qu’en pensent, à Toronto, des Haïtiens de la diaspora?

Haïti, la «perle des Antilles», pourtant l’un des pays les plus pauvres du monde, est carrément aux soins intensifs depuis le terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010. Même si la reconstruction est présentement en cours, un travail énorme reste à faire pour que le pays retrouve une vie «normale».

Repartir à zéro

«C’est comme si on repartait à zéro. Martelly a tout un pays à reconstruire», affirme le coordonnateur de la communauté haïtienne unie de l’Ontario (CHUO), Adolphe Fougère.

«Si tous les Haïtiens s’unissent et que tout le monde participe, le pays pourrait redevenir la perle des Antilles d’autrefois», ajoute-t-il.

Les secteurs politiques et professionnels en Haïti sont donc présentement partagés entre doute et espoir, devant la victoire de Michel Martelly aux élections présidentielles.

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Certains dirigeants estiment que le nouveau président n’apportera pas de changement dans les conditions de vie de la population, d’autres lui donnent le bénéfice du doute avant de prendre position. Somme toute, tous les Haïtiens rencontrés par L’Express sont d’accord sur un même point: l’ancien président ne répondait plus aux attentes du peuple.

Vent de changement

«C’est tout un soulagement pour moi. Je crois sincèrement qu’Haïti avait besoin d’un vent de changement», exprime Antoine Dérose, conseiller en programmes au Centre de toxicomanie et de santé mentale.
«C’est difficile de juger le travail de chacun. Par contre, je sais que la venue du nouveau président ne pourra qu’être positive pour le pays. J’ai travaillé avec lui lorsqu’il était musicien et je peux dire que M. Martelly n’a peur de rien. Et c’est ce qu’il faut!», a affirmé avec conviction Marie-Jennyne Mayard, directrice du festival Kompazouk Ontario.

1 million de sans-abri

Depuis le début de sa campagne, Michel Martelly promet de régler en premier lieu la situation des rescapés du séisme. Au total, entre 800 000 et 1 million d’Haïtiens n’ont toujours pas de toit fiable et vivent sous des tentes.

Nouveau venu sur la scène politique, Martelly devra gagner la confiance des chefs politiques des pays donateurs qui ont promis plus de 5 milliards $ pour la reconstruction d’Haïti.

«Peut-être que ce ne seront pas toutes les promesses qui seront tenues. Par contre, j’espère sincèrement que des efforts seront faits et que des mesures de reconstruction seront mises en place assez rapidement», lance Antoine Dérose.

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Le coordonnateur du CHUO, pour sa part, croit qu’une solution évidente s’impose: «Il faudrait assurer la reconstruction du pays en mettant sur pied un plan de développement échelonné sur 25 ans.»

Développer la scolarité

L’éducation étant elle aussi un enjeu important figurant dans les objectifs premiers du nouveau président, les Haïtiens interpellés croient qu’un travail énorme devra être effectué sur ce dossier.

«J’espère que M. Martelly se penchera tôt sur la question de l’éducation. C’est un dossier qui rejoint tout le monde, c’est important!», indique Mme Mayard.

«Il faut être réaliste, je ne crois pas que tous les problèmes relatifs à l’éducation pourront être résolus. Par contre, je crois qu’il faut absolument renforcer les écoles publiques pour que les Haïtiens puissent bénéficier d’une scolarité gratuite au primaire, et abordable aux niveaux supérieurs», conclut M. Fougère.

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