Aminata dépeint l’un des personnages féminins les plus forts de la littérature récente parce qu’il illustre «le symbole de la lutte de tous les instants d’une femme pour la préservation de son identité, de sa dignité et de l’égalité dans un monde hostile à la couleur de sa peau et à son sexe», selon l’auteur. La galerie Pierre-Léon faisait salle comble lors de la visite de l’écrivain Lawrence Hill à l’Alliance française de Toronto, jeudi 7 avril.
«Comment fait-on, pour ne pas perdre son humanité face à l’esclavage, la torture, l’humiliation?», s’exclame l’auteur. «C’est cette fascination pour la transcendance de l’humain devant l’atrocité, qui m’a inspiré à imaginer le vécu d’Aminata», confie-t-il humblement.
Pour concrétiser le destin de son héroïne, le romancier a effectué d’innombrables recherches historiques à travers les lectures de récits autobiographiques, contes d’Afrique, lettres et notes personnelles écrites par des femmes noires et blanches de l’époque, documents et cartes datant du 18e siècle.
Perspective féminine
«J’ai aussi beaucoup observé les femmes dans mon environnement pour bien m’imprégner de la perspective féminine. Je me suis demandé ce que ma fille aînée, qui porte le prénom Aminata, aurait ressenti, et ce que moi-même j’aurais ressenti, si elle avait traversé une telle histoire…»
Rappelons que l’écrivain est aussi patron d’honneur et volontaire de longue date de Carrefour Canadien International (CCI) avec qui il a fait trois missions au Mali (1989), Cameroun (1981) et au Niger (1979).