200 000 travailleurs manqueront à l’appel en Ontario

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Publié 05/04/2011 par Céline Saday

Le Conference Board du Canada prévoit que 200 000 emplois seront à combler dans moins de dix ans en Ontario et cette proportion pourrait plus que doubler à l’horizon de 2030. Mécaniciens, coiffeurs, cuisiniers, pour n’en citer que quelques-uns, nous faisons tous régulièrement appel aux services de ces professionnels sans jamais avoir à l’idée que nous pourrions un jour en manquer.

Avec le départ massif à la retraite des baby-boomers, le vieillissement de la population, la faible natalité et une immigration importante mais toujours insuffisante, moins de jeunes intègrent le marché du travail.

Ainsi, la province s’apprête à subir les conséquences des décisions du passé. En plus de réévaluer les besoins en immigration et de prendre des mesures visant à encourager la natalité, les gouvernements, organismes et entreprises ont un défi de taille: celui de renverser la tendance déjà engagée. À commencer par raviver la motivation des 15-30 ans pour les études professionnelles.

Vive le travail manuel

Selon Christiane Scholfield, directrice des communications chez Compétences Canada, cette pénurie est largement attribuable à une mauvaise image du travail manuel: «Les métiers spécialisés sont dévalorisés en société, car on a l’image de quelqu’un qui a les mains sales, qui n’est pas éduqué, qui ne sait pas écrire, mais ce ne sont que des préjugés, s’écrie-t-elle. Bien au contraire, les travailleurs manuels qui construisent nos maisons ou qui fabriquent nos autos sont assistés de machines-outils, reçoivent une formation pointilleuse et sont habituellement très bons en mathématiques!».

Le plus inquiétant étant que le besoin crée la demande. «Il y a une fatalité», souligne la spécialiste, «Monsieur et madame tout-le-monde vont réaliser trop tard pourquoi la réparation de voiture ou de leur plomberie se fait moins vite ou moins bien qu’avant.»

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En somme, la prise de conscience ne se fera dans la population que quand la pénurie se fera de plus en plus ressentir, comme le manque de médecins et d’infirmières que le pays tout entier subit actuellement.

En regardant de plus près, les métiers spécialisés les plus touchés par le manque de main-d’œuvre regorgent d’avantages: les salaires sont plus élevés que la moyenne canadienne et les formations, qui collent aux réalités de l’emploi, évitent la période de flottement à la sortie de l’université où le diplômé doit transformer en compétences professionnelles un apprentissage des plus théoriques.

À titre d’exemple, dans le domaine de la réfrigération, la formation dure deux ans et la grille salariale commence à 80 000 $ par an.

De plus, la voie professionnelle est aussi une échappatoire à l’endettement étudiant, étant donné que de nombreuses formations entrent dans le cadre de programmes de subvention.

Le tourisme

Son de cloche similaire, mais avec quelques bémols dans le tourisme, où dès l’année prochaine, 10 000 employés manqueront à l’appel dans trois des sous-domaines que regroupe cette industrie: l’hôtellerie, la restauration et le transport.

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Une pénurie due entre autres à un manque d’informations sur l’éventail de carrières possibles, selon Jennifer Hendry, directrice de recherche au Conseil canadien des ressources humaines en tourisme.

Mais à la différence des autres domaines, le tourisme offre des salaires plus bas au départ et son recours systématique au temps partiel ne contribue pas à sa popularité parmi les candidats à l’emploi.

La station CHOQ-FM 105,1 de Toronto a consacré plusieurs reportages à ce sujet: www.choqfm.ca

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