L’actualité est dominée ces jours-ci par les soulèvements populaires dans les pays arabes. Ces événements ont quelque peu fait oublier la crise politique en Côte d’Ivoire qui pourtant cette semaine a atteint un seuil tel que le pays est au bord de la guerre civile. Mais comment en est-on arrivé là?
En septembre 2002, ce pays de l’Afrique de l’Ouest, naguère réputé pour sa stabilité politique, a connu la première grave crise politique de son histoire. En effet, un groupe de soldats, en rupture de ban avec l’armée, va tenter de renverser le pouvoir en place.
Ce coup d’État ayant échoué, ces soldats vont se replier sur leurs bases arrière et occuper certaines villes de l’intérieur du pays qui de facto, sera coupé en deux: d’un côté, le pouvoir légal incarné par le président Laurent Gbagbo élu deux ans plus tôt. De l’autre, ceux qu’on a appelés jusqu’à ce jour les ex-rebelles.
De 2002 à 2007, toutes les initiatives de médiation pour résoudre cette crise vont échouer. Par conséquent, l’échéance électorale de 2005 n’aura pas lieu. Une situation qui profite à M. Gbagbo puisque cela lui permet de rester président. En 2007, ce denier va tendre la main aux leaders de l’ex-rébellion, rebaptisée Forces nouvelles, et les inviter à conclure une paix définitive en vue de la réunification du pays.
Gouvernement d’union nationale
Après quelques semaines de discussions, un accord sera signé sous les auspices et la médiation de Blaise Compaoré, le président de la République du Burkina Faso. Le leader des Forces nouvelles, Soro Guillaume, devient le premier ministre d’un gouvernement d’union nationale. Le point majeur de cet accord est l’organisation des élections présidentielles qui devront marquer le retour définitif à la normalité dans le pays.