À la recherche des rivières perdues de Toronto

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Publié 20/12/2010 par Vincent Muller

«C’est une longue histoire!», lance Helen Mills lorsqu’on lui demande comment ont commencé les Lost River Walks à Toronto. Elle est l’initiatrice de ces promenades qui existent depuis 1994 et dont le but est de découvrir la ville à travers les anciennes rivières qui la traversaient auparavant.

Dans les années 1980, Helen Mills, qui gérait sa propre entreprise, a repris des cours à temps partiel à l’université. Lors d’un cours de géographie physique, qui n’avait aucun rapport avec son activité, elle a appris l’existence et la disparition de ces rivières. «J’ai été horrifiée, même si je comprenais certaines des raisons pour lesquelles on a fait disparaître ces rivières, comme les épidémies de choléra.»

Aujourd’hui, elle se consacre entièrement à l’environnement, notamment en organisant ces marches qui existent depuis 1994 et qui ont commencées suite à sa participation à une réunion de l’organisation Toronto Green Community, qui à l’époque se nommait North Toronto Green Community, portant sur la façon dont ont gère l’eau en ville.

Dans ce cadre, elle a évoqué l’idée de rechercher les lits de ces rivières pour la plupart disparues ou devenues principalement souterraines suite au développement de la ville: «J’ai bénéficié d’un énorme réseau, de personnes spécialisées dans différents domaines. J’ai proposé d’organiser une marche pour engager les gens dans la découverte de ce qui était là avant et ont a continué jusqu’à présent!»

«Quelqu’un a distribué un document, 40 steps to the new Don, pour nettoyer et réhabiliter la rivière Don, ses alentours et son écosystème. Je me suis dit: ‘ils sont fous, c’est impossible!’ Mais je me suis mise à travailler avec eux et j’ai commencé à regarder les rivières comme des systèmes et non pas comme des lignes bleues sur une carte.»

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Système de rivières

Depuis, Helen Mills se consacre avec de nombreux volontaires qui animent les Lost River Walks, à faire redécouvrir ce système de rivières, à réfléchir sur la façon dont on gère l’eau en ville et à voir comment on pourrait changer les choses.

«Ces marches sont très intéressantes, elles apprennent beaucoup sur l’histoire de Toronto», explique Paula Messina, directrice exécutive de Toronto Green Community, qui apporte un support logistique à cette initiative et qui définit la planification stratégique.

«Il y a beaucoup de choses qui ont été influencées par ces rivières, les rues de Toronto sont très quadrillées, mais souvent les rues courbées témoignent de la présence d’une ancienne rivière», continue-t-elle.

L’interaction entre le milieu naturel et le développement humain est un aspect important de ces marches qui réunissent en moyenne 35 personnes, mais qui en ont déjà rassemblé une centaine. «On est en relation avec l’organisation «Toronto Field Naturalists», qui amène du monde», explique Paula Messina.

Promenades en français

«On cherche régulièrement de nouveaux bénévoles pour diriger des groupes. On aimerait aussi étendre les visites à des groupes d’élèves. Pour ça il nous faut des fonds plus importants, mais les demandes qu’on a fait pour l’instant n’ont pas abouti», continue la directrice exécutive de Toronto Green Community qui reste positive et espère que la prochaine demande de fonds aboutira.

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Bien qu’il n’y ait encore jamais eu de marches en français, c’est une possibilité qu’elle évoque dans la mesure où des bénévoles prêts à animer des visites dans la langue de Molière se manifesteraient. Ouverte à toute proposition qui permettrait de développer l’initiative, Paula Messina souligne l’aspect bénéfique d’organiser les visites en plusieurs langues, notamment pour attirer des touristes.

La prochaine marche aura lieu le 16 janvier prochain. Les dates sont affichées sur le site de Toronto Green Community: www.torontogreen.ca

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