Au nombre d’environ 175 millions, les francophones se situent au neuvième rang des communautés linguistiques dans le monde, mais ils sont, avec les anglophones, les seuls présents sur tous les continents. Il n’y a pratiquement qu’en France où le français va de soi, où il est dénué de la charge émotionnelle, de la fonction sociale et de la densité identitaire qui le caractérisent hors de l’Hexagone. Le rassemblement de ces millions de gens ayant le français en partage se nomme la Francophonie.
Le mot «francophonie» apparaît pour la première fois vers 1880 sous la plume du géographe français Onésime Réclus, nous apprend l’Atlas mondial de la francophonie, du culturel au politique. Le terme renaît en 1962 lorsque Léopold Sédar Senghor y fonde un concept moderne qu’il décrit en ces termes: «la francophonie, c’est cet humanisme intégral qui se tisse autour de la terre, cette symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races qui se réveillent à leur chaleur complémentaire».
La francophonie institutionnelle voit le jour le 20 mars 1970, à Niamey (Niger), lorsqu’on crée l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT). Les pères fondateurs sont le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Tunisien Habib Bourguiba, le Nigérien Hamani Diori, le Libanais Charles Hélou et le Cambodgien Norodom Sihanouk. Au moment de la création de l’ACCT, Georges Pompidou est Président de la France et Pierre Elliott Trudeau est Premier ministre du Canada. L’ACCT est aujourd’hui devenue l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
L’OIF compte 53 États ou gouvernements membres (49 de plein droit et quatre associés), ainsi que 10 pays observateurs, majoritairement issus de l’Europe centrale et orientale. L’Afrique concentre le plus grand nombre de pays membres (28) et l’avenir de la francophonie se joue sur ce continent, véritable réserve de forces vives.
Il est intéressant de noter que 11 des 28 pays africains ont le français comme seule langue officielle, que huit pays ont le français et une autre langue co-officielles, que deux pays ont trois langues officielles, dont le français, et que six pays n’ont pas le français comme langue officielle (Maroc, Tunisie, Égypte, île Maurice, Guinée-Bissau et Cap-Vert).