Les banquiers sauveront-ils la biodiversité? Les graines sont plantées… mais il faudra peut-être attendre longtemps. Pour l’instant, c’est surtout sur un contentieux vieux de 18 ans que les 192 pays en sont récemment arrivés à une entente, à la dernière heure de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité.
Le contentieux était le suivant: quelles redevances faudrait-il verser à un premier pays (généralement pauvre) lorsqu’un second pays (généralement riche) exploite chez le premier une ressource génétique»?
Lors de la Conférence de Nagoya sur la biodiversité, c’est cet enjeu, appelé «Accès et partage des bénéfices», qui a fait l’objet de l’entente la plus solide… Plus solide que les promesses de ralentir l’extinction des espèces!
Le nouveau Protocole de Nagoya contient aussi une promesse d’augmenter la superficie des terres protégées (contre la chasse ou l’exploitation minière, forestière, etc.) de 12,5 à 17%; et d’augmenter la superficie des zones marines protégées de moins de 1% actuellement à 10%. En tout, 20 cibles pour 2020, plus spécifiques que celles qui avaient été fixées en 2002 (et dont aucune n’a été atteinte).
Partage des bénéfices
Ces cibles restent purement volontaires, et reposent pour l’instant sur des promesses de financement par les pays riches (seul le Japon, pays hôte, a promis 2 milliards $, mais les autres se sont donnés jusqu’en 2012 pour en discuter). Alors qu’à l’inverse, dans le cas du partage des redevances, le Protocole de Nagoya comporte une promesse concrète de partager des revenus qui existent d’ores et déjà… bien que l’entente n’entrera en vigueur qu’en 2020.