La Cour d’appel va se pencher sur l’affichage bilingue

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Publié 26/10/2010 par Gérard Lévesque

Au cours des prochains mois, une audience aura lieu en Cour d’appel de l’Ontario pour vérifier si la juge Monique Métivier, de la Cour supérieure de justice, a eu raison de déclarer valide le règlement du canton de Russell stipulant que toute nouvelle enseigne commerciale extérieure doit être dans les deux langues officielles.

Dans leur avis d’appel déposé par les avocats Martin Mason et Guy Régimbald, du cabinet Gowlings, Howard Galganov et Jean-Serge Brisson prétendent entre autres que la juge Métivier a erré en refusant d’admettre en preuve la déclaration assermentée et le témoignage de leur expert Conrad Winn, professeur de sciences politiques à l’Université Carleton.

Dans cette déclaration, le professeur écrit que la question principale soulevée par ce règlement est de prévoir l’impact de l’exigence de l’affichage commercial bilingue : est-ce qu’il contribuerait à l’épanouissement de la langue française, ou aurait un impact négligeable ou même nuisible sur la vitalité de celle-ci? En contre-interrogatoire, Conrad Winn a affirmé que le règlement de Russell n’est pas nécessaire et qu’il ne contribuerait pas à aider la langue française à s’épanouir. D’après lui, un tel règlement pourrait avoir des effets contraires en éliminant la possibilité d’avoir des affiches commerciales unilingues françaises.

Et en soulevant l’antagonisme des anglophones, l’affichage bilingue pourrait réduire les possibilités d’appui du gouvernement fédéral et du gouvernement ontarien à des investissements dans des initiatives comme la création d’institutions post secondaire de haut calibre de langue française.

Poursuivant son témoignage, le professeur a affirmé que le règlement pourrait nuire à la langue française en décourageant l’activité économique des commerces de la région, en semant un conflit ou en minant la confiance des francophones en eux-mêmes.

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Selon lui, les gouvernements se doivent de ne pas imposer de règlements qui pourraient être perçus plus vexatoires qu’utiles ou qui pourraient mener à une déconsidération du gouvernement.

En somme, ce que le professeur a tenté d’expliquer, c’est qu’il veut le bien-être des francophones. Nous ne sommes pas habitués à une telle magnanimité. Faut-il être surpris de constater que la juge a estimé que ce témoignage était peu utile et a refusé de considérer le témoin comme un expert?

J’ai hâte de lire le mémoire que les requérants vont déposer à l’intention des juges de la Cour d’appel. Peut-être y apprendra-t-on que le canton de Russell devrait être le siège d’une université franco-ontarienne!

Pour plus de renseignements, consultez les documents suivants :

Le texte intégral du jugement:
http://documentationcapitale.ca/
index.cfm?Repertoire_No=-751102913&voir=centre_detail&Id=3941

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L’avis d’appel de Galganov et Brisson:
http://documentationcapitale.ca/index.cfm?Repertoire_No=-751102913&voir=centre_detail&Id=3977

Auteur

  • Gérard Lévesque

    Avocat et notaire depuis 1988, ex-directeur général de l'Association des juristes d'expression française de l'Ontario. Souvent impliqué dans des causes portant sur les droits linguistiques. Correspondant de l-express.ca, votre destination pour profiter au maximum de Toronto.

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