David Morris s’invente un Grand Nord

Un faux portrait du Canada

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Publié 26/10/2010 par Vincent Muller

«J’ai eu l’idée quand j’étais en France», explique le jeune photographe montréalais qui a travaillé sur les stéréotypes relatifs au Canada, que tout Canadien voyageant à l’étranger a probablement déjà entendu. Ses photographies sont exposées à la Galerie 1313, au 1313 Queen Street Ouest, jusqu’au 31 octobre.

«Ça a commencé en France quand j’ai vu une bouteille de sirop d’érable Maple Joe, avec le portrait d’un gars avec une grosse barbe, un chapeau en fourrure, une chemise à carreaux et une hache».

Le jeune montréalais a bien entendu été amusé par le stéréotype et par les questions des gens lorsqu’il leur disait d’où il venait: «On me parlait du froid, des igloos, des caribous, des castors», lance David Morris en souriant.

C’est ce qui lui a donné l’idée de travailler sur le thème des stéréotypes du Canada et de réaliser un faux portrait du pays.

Et au lieu d’aller à l’encontre des stéréotypes, il les a exagérés ou tournés en dérision, en se transformant parfois en sujet de ses propres photos.

On peut notamment le voir avec une chemise rouge à carreaux, une barbe, des cheveux ébouriffés, avec ses grosses lunettes, dans la neige, en pleine forêt avec des raquettes: «J’ai laissé pousser ma barbe et mes cheveux, j’ai choisi la chemise à carreaux rouges comme le drapeau. C’est moi qui ai fait l’installation, j’ai cadré avec un sujet qui s’est placé à l’endroit où j’allais me mettre, ensuite on a inversé les rôles et il a simplement appuyé sur le bouton», explique le jeune photographe qui étudie les Beaux Arts à l’Université Concordia.

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Ces photographies jouent avec les stéréotypes sur la nature, les grands espaces, les feux de camp et sur des Canadiens isolés qui devraient soi-disant chasser pour survivre comme cet enfant dans la forêt, muni d’un arc et de flèches.

Une autre photo montre des chasseurs de Jackalope, cet animal mythique, croisement entre un lièvre et une antilope, qu’ils ne trouveront jamais. Le fameux bûcheron est également présent… mais cette fois-ci il n’est pas aussi viril que le vrai stéréotype, c’est un bûcheron gai qui porte sa chemise à carreaux ouverte nouée autour du ventre et un short en jean moulant.

Si vous partez en voyage dans peu de temps, cette exposition est un excellent moyen de vous préparer aux questions auxquelles vous aurez à faire face quand vous direz d’où vous venez.

L’autre possibilité est d’emporter avec vous des photos du centre-ville de Toronto ou des plages du lac Ontario en été, au risque de décevoir ceux qui pensent que les Canadiens vivent au milieu des caribous.

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