Apprendre à être Canadien ET Marocain

Classe marocaine de Toronto

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Publié 05/10/2010 par Vincent Muller

«Bien connaître sa culture d’origine est indispensable pour bien s’intégrer au Canada», estime Mohamed Benjelloun, coordinateur de la Classe marocaine de Toronto qui débutera le 16 octobre prochain. Le but de cette initiative est d’aider les jeunes canadiens originaires du Maroc à être à l’aise avec leur double identité en leur permettant de se retrouver et d’apprendre ensemble plusieurs aspects de leur culture d’origine.

Mohamed Benjelloun a constaté que les personnes qui ne connaissent pas bien leur culture d’origine sont parfois mal à l’aise: «Ils se cherchent et ça peut rester comme ça toute leur vie» explique-t-il. «Je ne dis pas qu’ils sont mal intégrés, mais plutôt que connaître sa culture d’origine peut permettre une meilleure intégration», précise-t-il.

Dans ce but, il a décidé de créer la classe marocaine qui aura lieu chaque samedi de midi à 14 heures à l’école Earl Grey, non loin de l’intersection Donlands et Danforth.

Les cours dispensés par deux enseignantes, Jamila Boutakmant et Hafida Bousseta, comprennent trois volets: des cours d’arabe littéraire, de dialecte marocain (le Darija), ainsi qu’une éducation islamique de base.

Le coordinateur envisage également des ateliers qui pourraient être organisés par des parents bénévoles: «Ce serait des activités expliquées en arabe marocain, par exemple il y a un parent qui installe des cuisines, il pourrait faire un atelier de fabrication de cuisines miniatures avec les enfants, ça peut être aussi des choses simples comme leur faire faire une salade marocaine en donnant le nom des légumes en arabe marocain».

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Un essai a été fait d’avril à juin dernier et, bien que le nombre d’élèves n’était pas très élevé, ce fut tout de même un succès. La plupart des participants, qui ont de trois à 13 ans, seront à nouveau présents cette année. «Ceux qui ne reviennent pas c’est pour des raisons de distance», explique Mohamed Benjelloun.

Enseignantes expérimentées

Les enseignantes sont des personnes qualifiées, Jamila Boutakmant possède un brevet de secouriste et enseigne l’arabe et le français dans une école élémentaire islamique privée à Scarborough et Hafida Bousseta est titulaire d’un baccalauréat en littérature anglaise et a déjà enseigné l’arabe et le Coran à de jeunes enfants au Canada et au Maroc.

«Je pense qu’on ne peut pas leur demander de faire ça gratuitement», explique Mohamed Benjelloun, «mais la somme à payer n’est pas importante, on ne demande que 6$ par cours, donc 182$ pour toute l’année et si il y a des personnes qui n’ont vraiment pas les moyens ils peuvent venir gratuitement».

École marocaine de Montréal

Certes le nombre d’inscrits est encore peu important, mais c’est comme ça qu’a débuté l’école marocaine de Montréal il y a 10 ans: «Ils ont commencé tout petit, sans aide».

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«Aujourd’hui ils ont 300 élèves répartis sur trois campus, ils ont cinq niveaux, chaque année ceux qui finissent le 5e niveau font une pièce de théâtre en arabe marocain», poursuit Mohamed Benjelloun qui explique s’être inspiré de cette initiative.

«Cette année, l’école a pour la première fois été en partie subventionnée par le Maroc.»

Ouvert aux propositions

Le choix du lieu, à proximité de Danforth et Donlands, où l’on note la présence de nombreux commerces tenus par des Marocains, n’est pas anodin: «Certains parents qui viennent de loin pourront peut-être se retrouver dans les cafés ou les restaurants autour en attendant leurs enfants», explique Mohamed Benjelloun.

«Mais si on constate que c’est trop loin pour beaucoup de monde et qu’il y a de la demande à Mississauga par exemple, on essayera de faire des cours là bas aussi.»

La classe pourrait également accueillir des adultes non arabophones qui voudraient apprendre l’arabe littéraire et l’arabe marocain plus particulièrement: «Si des adultes sont intéressés ont peut faire deux niveaux».

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Des juifs marocains ont aussi fait part de leur intérêt pour les cours de langue. «Ils m’ont demandé s’il y avait un aspect religieux dans les cours de langue. C’est vrai qu’il y en a un, par exemple dans les conversations des livres qu’on utilise il y a des mots comme «Bismillah» qui sont utilisés par les musulmans.

On ne peut pas changer le contenu des cours. Par contre, s’il y a plus de monde intéressé, on pourrait créer un deuxième cours exprès pour eux», explique le coordinateur de la classe marocaine de Toronto.

Toutes les informations sur les cours sont disponibles sur le site www.monbaba.com que Mohamed Benjelloun envisage d’utiliser aussi pour recueillir les suggestions des personnes intéressées.

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