Les francophones à l’Hôtel de Ville: un comité fantôme

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Publié 21/09/2010 par Vincent Muller

«C’est aux francophones de dire et de prendre leur place», lançait Clarisse Ngana, présidente du Comité français de la ville de Toronto (CFVT) depuis janvier dernier. Le CFVT marquera la première Journée des Franco-Ontariens le 25 septembre, avec une levée de drapeau devant l’Hôtel de Ville suivie d’un atelier ouvert à tous, portant sur le processus de décision à la ville de Toronto.

La présidente accordait un entretien à L’Express pour faire le point sur les actions du CFVT et sur ses attentes par rapport aux candidats à la mairie.

Le processus de décision à l’hôtel de ville sera le thème de l’atelier qui aura lieu le 25 septembre en sale 302 au Metro Hall. Le cours Toronto Civic 101 sera dispensé en anglais par un fonctionnaire de la mairie accompagné d’un traducteur!

Cet atelier devrait être très profitable aux membres du CFVT, «tous des bénévoles», comme le souligne Mme Ngana. Il semble en effet que les membres du Comité français aient particulièrement du mal à se faire entendre à la mairie.

Dysfonctionnements

Bien que l’on ne doute pas de la bonne volonté de ces francophones qui entendent faire en sorte que la ville fasse des efforts pour offrir certains services en français, il y a des dysfonctionnements flagrants.

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Faire partie du Comité français de la ville de Toronto vous intéresse? Ce n’est pas si simple que ça! Il faut commencer par accomplir une mission et pas des moindres: trouver qui contacter.

Le CFVT n’a pas de site Internet, tout juste une page sur le site de la Ville de Toronto… page qui na pas été actualisée depuis 2008. Le nom de la nouvelle présidente, Clarisse Ngana, n’y figure pas. Ne parlons pas de numéro de téléphone ou d’adresse courriel! Le lien sur la page du CFVT nous amène sur une page inexistante.

«On avait un site Internet», explique Clarisse Ngana, «mais la ville a voulu intégrer le Comité français dans son site», continue-t-elle, arguant que les membres ne peuvent pas faire les mises à jour eux-mêmes, mais qu’ils doivent communiquer les informations à un fonctionnaire chargé de cette tâche.

Groupes de travail

Le CFVT est divisé en plusieurs groupes de travail, il y a des membres chargés d’envoyer les informations pour le site web, explique Clarisse Ngana, qui affirme que ces informations ont été communiquées.

Certes les membres sont des bénévoles qui se réunissent seulement une fois par mois, mais on comprend mal que personne n’ait réussi à obtenir quelques mises à jour sur le site de la part d’un fonctionnaire probablement pas si occupé que ça.

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Pas d’attentes particulières

Interrogée sur son opinion à propos des candidats à la mairie, Clarisse Ngana ne veut pas prendre position: «Je leur souhaite bonne chance à tous.»

Ne semblant pas avoir d’attente particulière, elle a tout de même invité les cinq principaux candidats à la levée de drapeau du 25 septembre.

George Smitherman est le seul candidat avec qui la présidente a eu l’occasion de discuter, et celui-ci a bien entendu promis que s’il était élu il «ferait mieux pour la visibilité des Franco-Ontariens».

Elle dit avoir contacté les QG de campagne des autres candidats, mais ne pas avoir eu de réponse et n’était pas au courant non plus du fait que Rocco Rossi est le seul candidat qui maîtrise le français.

«C’est aux francophones de dire et de prendre leur place», lance-t-elle. Et des places le comité, qui compte neuf membres, en a encore cinq de disponibles. Les deux conseillers municipaux qui siègent au Comité français, Adam Giambrone et Peter Milczyn, sont rarement présents à ses réunions.

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Feuille de route

Dans sa mise en contexte, la feuille de route adoptée le 10 mai dernier rappelle que Toronto fait partie des 25 régions désignées en vertu de la Loi ontarienne sur les Services en français qui stipule que lorsqu’un programme ou service de juridiction provinciale est transféré à une municipalité et/ou financé entièrement ou en partie par la province, l’offre des services en français doit être maintenue. Il est également rappelé qu’une municipalité a l’option de «se designer bilingue».

Le comité envisage de déterminer le niveau d’iniquité de la ville de Toronto envers les francophones par rapport aux services et programmes qui devraient être offerts en français.

La feuille de route souligne l’importance de «développer et de mettre en œuvre une coordination et un mécanisme d’intégration de l’offre des services en français».

Pour cela, elle envisage notamment d’impliquer les francophones grâce à la mise en œuvre d’une interface virtuelle entre l’Hôtel de Ville et les francophones à travers un formulaire en ligne de recueil des idées, commentaires, expériences et suggestions.

Le CFVT prévoit également la mise en place d’un «rapport annuel axé sur les résultats» au conseil municipal.

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La levée de drapeau et l’atelier du 25 septembre font partie de la feuille de route qui prévoit de renforcer et pérenniser la représentation actuelle du Conseil municipal sur le CFVT.

La prochaine réunion du Comité aura lieu à l’Hôtel de Ville le 3 octobre. Clarisse Ngana sera heureuse de voir davantage de francophones s’impliquer.

Voici ses coordonnées: Clarisse Ngana: [email protected], 416-226-6324.

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