La ville de Kingston a décidé de mettre en action un plan de séduction quinquennal pour nous inviter chez eux, question de célébrer le bicentenaire de la naissance de John A. MacDonald, en 2015. Ci-devant reconnue pour sa prison, ses rentrées étudiantes ponctuées de feux de sofas et son équidistance approximative de Toronto et Montréal, Kingston commence à battre le tambour cinq ans avant le rassemblement prévu. Un examen de la personnalité qui sera encensée par l’événement nous renseigne sur la nécessité de nous vendre le produit par le biais d’une propagande très sélective.
La tête à jamais baissée
Si on devait le juger par le code moral impitoyable de sa propre époque, John A. MacDonald serait considéré comme un faiblard et un dégénéré pour son alcoolisme notoire. Dans 31 états américains, on stérilisait les alcooliques jusque dans les années soixante dans le but d’épurer la race.
La famille de John A. aurait pu s’éviter de profondes souffrances en évitant ainsi que sa semence ravagée par l’alcool ne donne naissance à une fille qui souffrira de limitations physiques si graves qu’elle ne put notamment jamais lever la tête.
La mode contemporaine reconnaîtrait aujourd’hui le caractère médical de l’affliction de MacDonald, le lavant ainsi de toute responsabilité sur ce point.
Fait intéressant, il partage une autre faiblesse avec Brian Mulroney, un de ses successeurs à la tête des conservateurs – MacDonald sollicita 360,000$ auprès de promoteurs tel que Sir Hugh Allan, qui se fit plus tard accorder le contrat pour construire le chemin de fer vers le Pacifique.