La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) n’arrivera jamais, selon les plus alarmistes, à ralentir les changements climatiques à temps. Certains scientifiques proposent la géo-ingénierie, une mesure draconienne qui vise à nettoyer de l’atmosphère le dioxyde de carbone (CO2).
Quatre experts de l’environnement sont venues débattre, récemment à Montréal, des implications environnementales, éthiques et économiques liées à la géo-ingénierie lors d’un symposium sur les changements climatiques organisé par l’Université McGill. La géo-ingénierie, aussi appelée ingénierie de l’environnement, combine à la fois la capture et l’enfouissement du CO2 – une source du réchauffement climatique – et la redirection dans l’espace du rayonnement solaire.
Phénomène naturel
«C’est vrai que le réchauffement climatique est un phénomène naturel», reconnaît d’entrée de jeu le professeur David Keith, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’énergie et l’environnement à l’Université de Calgary.
Mais selon lui «la pollution humaine l’a accéléré 100 000 fois plus rapidement» – une affirmation étonnante quand on sait que, des 300 à 400 parties par millions de CO2 dans l’atmosphère, quelques dizaines seulement proviennent de l’industrialisation (pétrole et charbon surtout), la grande majorité provenant de la dégradation naturelle de la biomasse et de l’activité volcanique.
La solution consiste selon lui à créer artificiellement des nuages composés de sulfure de soufre. Ils formeraient une couche opaque pour repousser le rayonnement solaire comme le font les nuages formés après une éruption volcanique.